Vodafone cherche à faire 2 milliards de livres d'économies d'ici 2012
L'opérateur mobile britannique entend réduire ses coûts de 2 milliards de livres. Il fait face à une guerre des prix sans pareil en Inde. Et ses revenus en Europe sont en recul.
( Source EuroTMT ) Ce fut la surprise de la présentation des comptes semestriels de Vodafone. Le groupe a en effet annoncé qu'il doublait son objectif d'économies pour 2012.
Alors qu'il tablait auparavant sur une réduction de ses coûts d'un milliard de livres pour 2011, Vodafone compte maintenant réaliser 2 milliards d'économies d'ici à 2012. Sa justification : il est en avance sur son plan initial, ce qui lui permet de relever son objectif. Surtout, si le plan initial commence à porter ses fruits en Europe, Vodafone doit maintenant se préoccuper de la situation de ses activités en dehors de cette zone.
C'est l'Inde qui pourrait constituer l'un des problèmes à traiter d'urgence pour l'opérateur. Si l'activité reste excellente, la rentabilité de la filiale locale s'est significativement dégradée. Ainsi, Vodafone a annoncé le gain, en Inde, de 14,1 millions d'abonnés et un bond de 17,8 % de ses revenus, mais son Ebitda ne progresse que de 3,5 % et son résultat opérationnel ajusté s'effondre de plus de 48 % ! En cause, la guerre des prix que se livrent les opérateurs mobiles pour accélérer leur croissance dans la perspective du lancement prochain de quatre nouveaux opérateurs.
Des opérateurs en difficulté
Cette guerre des prix a, d'ailleurs, déjà fait deux victimes : Bharti et Reliance. Ces deux opérateurs ont annoncé des résultats trimestriels en forte baisse. Reliance, le numéro deux du marché de la téléphonie mobile indienne, a ainsi publié un résultat net divisé par deux et Bharti, le leader, un recul de 8 % de son bénéfice net. La guerre tarifaire en Inde s'est ainsi traduite par la mise en place, chez la plupart des acteurs, d'une tarification à la seconde et le prix de la minute vient de tomber à environ 1 centime d'euro !
Mais les opérateurs continuent d'investir dans les infrastructures pour soutenir la croissance rapide des abonnés, rendant la situation financière de plus en plus tendue. L'opérateur britannique a ainsi souligné que le nouveau plan d'économies de coûts pourrait porter sur les infrastructures, ce qui se traduirait par la signature d'autres accords de partage d'équipements similaires à celui conclu avec Telefonica.
Une concurrence accrue en Allemagne
Il y a toutefois des bonnes nouvelles pour l'opérateur, ses résultats semestriels sont globalement ressortis en ligne avec les prévisions des analystes. Grâce à des effets de change positifs, le chiffre d'affaires ressort en hausse 9,8 %, et son Ebitda progresse de 2,4 %.
Les analystes ont cependant été déçus par la baisse de ses marges. La situation demeure plus fragile quand on regarde l'évolution des filiales européennes exprimée en monnaie locale. Ainsi, les revenus baissent de 5,1 % et l'Ebitda recule de 8 %. D'ailleurs, seule l'Italie échappe au marasme avec une croissance organique de 2,3 % de ses revenus (et une hausse de 4,5 % de l'Ebitda).
L'Allemagne, l'Espagne et la Grande-Bretagne demeurent des marchés difficiles, avec des reculs respectifs des revenus de 4,8 %, 7,5 % et 5,7 %. L'Espagne semble ainsi particulièrement souffrir, la filiale locale (malgré une croissance de ses abonnés) enregistrant non seulement une baisse des revenus en matière de voix mais aussi un recul des revenus SMS (de 11,5 %). Pour autant, Vodafone indique déceler des signes d'amélioration de la situation en Europe. Ce qui l'a amené à confirmer ses objectifs financiers pour l'ensemble de l'exercice en cours (clos le 31 mars 2010). L'opérateur s'attend à un résultat opérationnel compris entre 11 et 11,8 milliards de livres et un free cash-flow compris entre 6 et 6,5 milliards de livres.
Alors que Telefonica vient de racheter HanseNet à Telecom Italia, ce qui lui permet de devenir le quatrième opérateur DSL en Allemagne avec 2,4 millions d'abonnés au haut débit, Vodafone enregistre des performances mitigées sur ce marché.
Dans le mobile, il a ainsi perdu 210 000 abonnés, mais dans le haut débit il a gagné près de 200 000 clients à 3,3 millions, lui permettant de talonner le numéro deux, United Internet (3,4 millions d'abonnés DSL). Mais Deutsche Telekom demeure le leader - et de loin - avec 11,3 millions d'abonnés DSL.