En réaction aux annonces faites ces derniers jours autour de systèmes d'exploitation de cloud en Open Source, VMware a riposté sur son blog la semaine dernière en rappelant à ses clients sa position de leader sur le marché dans les déploiements de clouds privés. Le spécialiste de la virtualisation s'en prend aussi à demi-mots aux plates-formes de cloud comme OpenStack, CloudStack et Eucalyptus, ouvrant une sorte de débat mettant face à face ces solutions et les offres propriétaires. « Alors que les acteurs du monde Open Source "jouent des coudes" pour se positionner sur le marché, le réseau de fournisseurs des solutions VMware, qui proposent une compatibilité entre le cloud public et les infrastructures sur site tournant sous VMware, a dépassé la centaine de partenaires. » Le billet publié sur le blog de l'entreprise assimile les vendeurs Open Source aux soeurs du conte de Cendrillon. « Alors que les vilaines soeurs se disputaient, les clients poursuivaient leur activité, optant pour la Cendrillon VMware », raconte l'auteur du billet, Mathew Lodge, directeur des plates-formes cloud chez VMware. Pour lui, 100 partenaires et 350 000 clients utilisateurs des produits VMware, c'est « d'un tout autre ordre de grandeur ».

La semaine dernière, Citrix a annoncé sa décision de faire passer son offre CloudStack sous licence Open Source, optant pour l'Apache Software Foundation. Ce choix met sa plate-forme en concurrence avec OpenStack, dont la cinquième version (nom de code Essex) vient juste d'être annoncée. Après coup, les responsables de Citrix ont minimisé la rivalité entre CloudStack et OpenStack, essayant plutôt de focaliser le débat contre VMware et d'autres offres propriétaires. « La bataille entre le monde open source et le monde propriétaire est ouverte et c'est l'open source qui va gagner », aurait récemment déclaré Peder Ulander, vice-président marketing produit au sein du Cloud Platforms Group de Citrix.

La plus grande communauté de clouds publics

Aujourd'hui, c'est au tour de VMware de riposter. L'éditeur écrit que sa famille de partenaires proposant du cloud public, et dont les offres sont relayées dans 24 pays, « forme de fait la plus grande communauté au monde de clouds publics compatibles. » Ajoutant que « l'offre vCloud, soutenue par 5 vendeurs il y a 18 mois, en comptait deux fois plus un an plus tard. Aujourd'hui, elle a franchi le cap de des 100 vendeurs, » comme le précise VMWare.

Cependant, les concurrents continuent de critiquer VMware et l'accusent notamment de verrouiller ses clients dans son écosystème propriétaire. Mathew Lodge conteste ces critiques. « Pour nous, l'ouverture signifie que les clients ont la possibilité de choisir l'endroit où ils veulent faire tourner leurs clouds », a t-il déclaré dans une interview. « Le fait d'avoir 100 vendeurs dans l'écosystème vCloud offre clairement aux clients plus de choix que n'importe quel autre fournisseur, et nous essayons de rendre la migration des charges de travail et des données aussi facile que possible. »

Les API standards, combinées avec le vCloud Connector, rendent facile la migration des données entre les clouds privés tournant sous VMware et les clouds publics des partenaires de l'éditeur. « Les fournisseurs doivent prouver qu'ils sont capables de télécharger des données depuis et vers le cloud en utilisant le vCloud Connector afin de devenir partenaire de l'écosystème », a expliqué Mathew Lodge. « L'ouverture n'a rien à voir avec la façon dont le logiciel est écrit. Ce qui compte, c'est ce que vos clients ont la possibilité de faire », a t-il ajouté.[[page]]

Pas si simple de migrer depuis AWS, estime VMware

Mais les supporters de l'Open Source considèrent que les offres de VMware ne donnent pas vraiment aux clients la liberté de choix. « On peut choisir, du moment qu'on utilise vCloud, estime Sameer Dholakia, vice-président groupe et directeur général de Cloud Platforms chez Citrix. « Dans notre monde, nous croyons qu'Open signifie Open Source ». C'est, selon lui, l'une des raisons qui a amené Citrix à passer sa plateforme CloudStack sous licence Apache. Il estime par ailleurs que parler de « clouds privés » à propos des 350 000 clients utilisant la technologie de virtualisation de serveurs de VMware est un fort abus de langage.

L'un des autres arguments des fournisseurs de clouds Open Source -en particulier de CloudStack et d'Eucalyptus- est leur compatibilité avec Amazon Web Services. Mathew Lodge, de VMware, considère pour sa part qu'en dépit du fait qu'AWS a récemment signé un partenariat pour améliorer la compatibilité de ses API avec Eucalyptus, ce n'est pas aussi simple de faire migrer des charges de travail depuis l'environnement AWS que l'écosystème VMware le permet. « C'est très difficile d'avoir une stratégie de cloud hybride lorsqu'il n'y a pas de façon aisée d'aller du cloud public au privé », exprime-t-il en évoquant AWS. Sur sa plateforme PaaS CloudFoundry, VMware a une approche différente. Cette solution Open Source, sortie il y a un an, accepte le code externe venant d'une communauté de développeurs, avec pour principale avantage de pouvoir fonctionner sur différentes infrastructures.