En direct de Barcelone. Trois mois après son principal événement aux États-Unis, VMware décline comme chaque année son VMworld pour ses clients et partenaires européens. 12 000 personnes (dont 650 Français contre 570 l’an dernier) et 500 sessions sont ainsi attendues durant trois jours sur le salon dans la capitale catalane, a indiqué en ouverture de la première keynote Jean-Pierre Brulard, vice-président et directeur général EMEA de VMware. Le responsable Europe se félicite de l’accélération de l’éditeur californien sur le marché des opérateurs télécoms, du secteur public et des entreprises pour accompagner la transformation numérique.
Deux pays sont aujourd’hui particulièrement dynamiques dans sa la zone EMEA. L’Allemagne, qui a mis du temps à adopter les dernières technologiques de VMware, rattrape son retard. « Les Allemands testent toujours à fond les produits mais ensuite les déploiements sont rapides », nous a précisé Jean-Pierre Brulard. Israël affiche également une bonne croissance avec une adoption rapide des solutions VMware : « La société israélienne Playdika a déjà déployé notre plateforme PKS (Pivotal Container Service) avec Kubernetes pour mettre en ligne plus rapidement ses jeux », nous a indiqué le dirigeant.
Pat Gelsinger, CEO de VMware (à gauche) et Jean-Pierre Brulard (vice-président et directeur général EMEA de VMware) ensemble au VMworld Europe 2018 à Barcelone. (crédit : S.L.)
La distribution PKS, sur base Kubo, permet de déployer Kubernetes sur vSphere, et exploite les ressources de NSX-T 2.3 pour déplacer des clusters de containers sur le réseau tout en conservant les politiques de sécurité. Jusqu’à présent uniquement disponible on-premise, cette solution se décline aujourd’hui en mode service avec l’arrivée de Cloud PKS sur les plateformes VMware on AWS, Azure, GCP et IBM Cloud. Pour être plus précis, il s’agit d’une offre SaaS opérée depuis AWS et utilisable sur les clouds cités précédemment. La version bêta a été annoncée à l’occasion de ce VMworld. Signalons encore que VMware vient d'annoncer le rachat de Heptio, une start-up spécialisée sur l'exploitation de Kubernetes. Selon Tom Gillis, vice-président en charge des activités réseau et sécurité chez VMware, l'acquisition d'Heptio va permettre de renforcer les équipes travaillant sur Kubernetes. Une convergence des distributions PKS et Heptio est d'ors et déjà programmée pour renforcer la position de VMware sur le marché de la gestion des clusters de containers. L'éditeur se présente aujourd'hui sans vergogne comme the containers compagny, alors qu'il y a six ans elle considérait encore cette technologie comme secondaire.
Un zeste d’open source, un doigt de logiciel propriétaire, VMware poursuit sa cuisine maison pour exploiter les technologies qui se sont imposées sur le marché tout en maintenant son écosystème bien verrouillé. Interrogé sur l’exploitation et l’intégration des technologies open source dans les solutions VMware, Pat Gelsinger, le CEO de la société, a botté en touche : » Nous travaillons à rapprocher nos solutions des outils open source mais au final quand une entreprise achète un service, elle ne se préoccupe pas de savoir si c’est open source ou pas. Non, car le client achète avant tout un service ». Une position à rapprocher du rachat de Red Hat par IBM pour un montant de 34 milliards de dollars. Big blue compte bien rentabiliser son acquisition en multipliant les synergies avec ses produits et services cloud.
IBM Cloud Private Hosted sur vCenter Server
VMware et IBM ont d’ailleurs profité de ce salon pour dévoiler un partenariat autour du cloud hybride pour accélérer son adoption dans les entreprises. L’idée est bien sûr de mieux organiser la migration et l’extension des charges de travail reposant sur les solutions VMware (VM et containers) entre clouds privé et public. Et malgré le rachat de Red Hat, IBM entend rester un partenaire fort de VMware. « Rien ne changera » a indiqué Arvind Krishna, vice-président en charge de l’activité cloud hybride d’IBM, lors de la keynote de Pat Gelsinger. « Nous allons combiner les solutions open source de Red Hat avec le cloud hybride, tout en poursuivant notre partenariat avec VMware ». Parmi les nouveautés de l’accord, on peut relever qu’IBM Cloud Private Hosted peut désormais être installé sur VMware vCenter Server on IBM Cloud afin d’assurer la gestion et l’orchestration des VM et des conteneurs avec un réseau privé pour plus de sécurité.
Les solutions IBM Cloud for VMware sont aussi intégrées à IBM Cloud Kubernetes Service. Big blue adopte également NSX-T Data Center pour proposer à ses clients un réseau unifié pour Cloud Kubernetes Service et Cloud Private. Enfin, VMware vRealize Operations arrive sur les serveurs Power. L’intégration de Watson Assistant et Watson Machine Learning - inclus au portail de support MyVMware - est également de la partie pour améliorer de manière proactive le support client de VMware. Mais ce ne sont pas tous les services cloud d’IBM, l’IA et la blockchain par exemple, qui seront accessibles aux clients. Pour la blockchain par exemple, c’est bien la solution de VMware qui sera proposée. Selon un communiqué de l’éditeur, « le partenariat entre IBM et VMware a permis à plus de 1 700 entreprises (dont Banqua Carige et CNH) d’adopter des solutions IBM Cloud for VMware ».
Plusieurs régions d'Amazon vont accueillir VMware Cloud on AWS.
VMware Cloud on AWS à Paris en 2019
Lors de la keynote, Pat Gelsinger a également indiqué une extension du programme VMware Cloud on AWS avec des fonctionnalités étendues « pour la reprise d’activité, les migrations vers le Cloud, ainsi que la prise en charge de postes de travail virtuels basés sur le cloud ». Très demandé par les clients, un service disaster recovery est aujourd’hui proposé avec AWS. VMware s’est également associé à Dell EMC pour proposer une offre hyperconvergées VxRail Site Recovery pour pouvoir effectuer une sauvegarde complète vers VMware Cloud on AWS. Enfin pour rester dans le multicloud, VMware a présenté Cloud Foundation 3.5, qui offrira encore plus de flexibilité aux clients désirant concilier cloud privé/SDDC avec des serveurs composables Dell EMC PowerEdge MX et HPE Synergy. Autre information intéressante, la plaque de Paris sera par exemple ouverte au premier trimestre 2019 pour servir les entreprises françaises.