Début juillet, le comité de supervision technique de la fondation Cloud Native Computing (CNCF) a accepté le logiciel open source Contour de VMware en tant que projet d'incubation. Ce contrôleur d’entrée pour Kubernetes permet de gérer le trafic pour le service proxy et d’équilibrage de charge Envoy situé au niveau de la couche d’application (couche 7). Il a été au départ conçu par la société Heptio qui a été rachetée par VMware à l’automne 2018. Sa version 10 a été livrée en novembre 2019.
« L’une des étapes les plus importantes pour faire tourner à l'échelle les charges de travail avec Kubertenes est de gérer efficacement l’entrée du trafic au niveau de la couche 7 », a souligné à cette occasion Matt Klein, l’un des sponsors de Contour au comité de supervision technique (TOC) et ingénieur logiciel chez Lyft où est né le projet Envoy. Contour vient remplir un rôle opérationnel en fournissant aux utilisateurs le moyen d’accéder aux applications au sein d’un cluster Kubernetes. Il déploie Envoy comme un reverse proxy et un équilibreur de charge. Les mises à jour de configuration dynamiques sont supportées, ainsi que les clusters Kubernetes multi-équipes avec la capacité de limiter les namespaces qui peuvent configurer des hôtes virtuels et les certificats TLS. Contour peut être installé en tant que déploiement Kubernetes ou sous la forme d’un daemonset.
329 contributeurs, 91 committers et ... 375 forks
Envoy est déjà chapeauté par la CNCF. La fondation pilote aussi Kubernetes et la plupart des outils nécessaires au déploiement des applications cloud natives à base de containers. L'arrivée de Contour en son sein est donc assez logique. Joe Beda, l’un des développeurs à l’origine de Kubernetes, aujourd’hui ingénieur chez VMware, a par ailleurs indiqué au site Datacenterknowledge, que l’une des raisons de ce transfert était de rassurer les développeurs en dehors de VMware que le projet serait développé sous un modèle de gouvernance ouvert plutôt que sous le contrôle d’une seule entité. C’est un point important après la décision de Google il y a quelques mois de garder le contrôle sur Istio et Knative, deux projets open source liés à Kubernetes que la firme de Mountain View avait auparavant promis de transférer à une fondation.
L’un des objectifs de la CNCF est aussi de construire une communauté autour de Contour. Le projet compte actuellement 329 contributeurs, 91 committers, 375 forks et 48 versions. Dans un billet, Nick Young, ingénieur chez VMware, met le doigt sur le nombre de forks développés. « Un certain nombre d’équipes maintiennent leurs propres patchsets pour fonctionner en production. Cela me dit que nous avons manqué quelque chose sur leurs cas d’usage compte-tenu de l’investissement que représente l’exploitation d’un fork », pointe-t-il en appelant les développeurs concernés à se manifester auprès du projet Contour.