Editeur d'un logiciel de pilotage des réseaux d'éclairage publics, le Français Streelight.Vision, dirigé par Christophe Orceau, passe dans le giron du californien Silver Spring Networks, spécialiste des plateformes de gestion des réseaux électriques connectés. Le montant du rachat s'élève à 8,75 millions de dollars (6,43 M€), a précisé ce matin Eric Dresselhuys, vice président exécutif, responsable du développement mondial de Silver Spring Networks. Il intervenait à Paris, lors d'un point presse organisé au Numa, en présence de Jean-Louis Missika, adjoint au Maire de Paris. En effet, depuis 2011, Streetlight.Vision est engagé aux côtés du groupement d'entreprises Evesa(*) qui a remporté en 2011 l'appel d'offres portant sur la gestion de l'éclairage public et de la signalisation tricolore de la Ville de Paris. Par ailleurs l'an dernier, Evesa a sélectionné Silver Spring Networks comme partenaire sur un projet de la Capitale visant à réduire cette consommation électrique de 30% sur 10 ans.
Christophe Orceau, DG de Streetlight.Vision (crédit : LMI).
Souhaitant dépasser le fait qu'une nouvelle pépite française « qui s'est épanouie dans l'écosystème francilien » soit rachetée par une société américaine, Jean-Louis Missika a préféré souligner ce matin que la R&D européenne de Silver Spring Networks serait ainsi installée à Paris. « Ce qui m'importe, ce n'est pas la nature du capital, mais que des emplois soient créés sur le territoire parisien parce que l'acquéreur considère que c'est là qu'il doit être », a-t-il indiqué en ajoutant : « C'est fondamental pour une ville monde ». Puis, s'adressant à Christophe Orceau, « je crois que vous allez presque doubler vos effectifs », ce qu'a confirmé le dirigeant de Streetlight.Vision. L'éditeur compte aujourd'hui quatorze collaborateurs basés en France et un à Hong Kong. Il prévoit effectivement de recruter des ingénieurs et des développeurs.
Streetlight.Vision gère les lumières de Dongguan
Créée il y a huit ans, la société française Streetlight.Vision a commencé par installer en Norvège, en Angleterre et en Espagne son logiciel permettant de piloter tous les équipements électriques urbains pour en faciliter la maintenance, en maîtriser le contrôle et réaliser des économies d'énergie, expliquait ce matin Christophe Orceau, directeur général de Streetlight.Vision. Sur la Ville de Paris, Evesa utilise sa solution pour mesurer l'énergie sur l'ensemble des armoires électriques de l'éclairage public, soit « un parc de 200 000 points lumineux » sur lesquels il faut être capable de détecter un incident le plus rapidement possible, a pointé Bertrand Richard, président d'Evesa. L'un des autres objectifs est d'installer un système de communication haut débit au sein de la ville pour faire remonter les informations, ce qui serait une première en Europe, a-t-il précisé.
Streetlight.Vision est aujourd'hui présente dans 15 pays et 450 projets urbains s'appuient sur ses outils, par l'intermédiaire des partenaires qui les commercialisent. Parmi eux figurent Spie, l'un des premiers à avoir misé sur la solution, Schneider Electric, Osram, Bouygues Energies & Services ou encore le Chinois Rongwen car le logiciel est notamment exploité par la ville de Dongguan qui totalise plus de 8 millions d'habitants, au nord de Hong-Kong, a indiqué ce matin Christophe Orceau.Â
(*) Evesa réunit quatre actionnaires, Bouygues Energies & Services, Vinci Energies, Satelec, Aximum.Â
De gauche à droite, ce matin au Numa (Paris 2ème) : Jean-Louis Missika, adjoint au Maire de Paris, Eric Dresselhuys, vice président exécutif, responsable du développement mondial de Silver Spring Networks, et Bertrand Richard, président d'Evesa. (crédit : LMI)