Dans l’ensemble, l’Internet des Objets concerne surtout des secteurs à grande échelle et à gros budget, comme les réseaux intelligents, les villes intelligentes, l’automatisation industrielle complexe, etc. A contrario, les technologies IoT des petites entreprises sont souvent assimilées à des technologies grand public, la technologie de sécurité des bâtiments, par exemple. Mais des changements sont en cours.
De l’IoT pour les PME
En effet, lors du dernier CES de Las Vegas, Arduino a déployé un nouvel environnement de programmation intégré appelé Arduino Pro. Cette plate-forme de développement, flexible et facile à utiliser, est destinée aux entreprises qui ne disposent pas en interne d’une grande expertise de codage, et peuvent donc l’utiliser pour créer leurs propres solutions. Arduino a également lancé une nouvelle gamme de petits modules de calcul dénommée Portenta, et coûtant 100 dollars HT pièce, qui peuvent s'intégrer à Arduino Pro. Le premier modèle appelé Portenta H7 est compatible avec les technologies WiFi et Bluetooth LE, comporte deux types de processeurs et permet d’exécuter un tas d'applications IoT et edge.
L’objectif est de simplifier au maximum la « digitalisation » des produits et équipements existants. C’est à coup sûr un gros problème pour les entreprises ayant des ressources plus limitées, même si l’on trouve parmi les premiers utilisateurs d'Arduino Pro plusieurs grands noms comme Google, Microsoft, Bosch et Telstra. (Suivi des chasse-neige, IoT agricole et plus encore, font partie des premiers cas d’usage). Lors de ce même CES, Sprint a également décidé de cibler le marché de l’IoT pour les PME. L’opérateur de téléphonie américain a rendu son expérience IoT Factory plus transparente en termes de prix et d'options. Il s’est aussi engagé à ce que toutes les solutions IoT Factory soient accessibles aux utilisateurs sans expertise technique spécialisée.
Réduire les coûts de déploiement
De telles initiatives préfigurent un changement intéressant sur le marché global de l’IoT – si les grands écosystèmes holistiques ciblant des secteurs verticaux spécifiques ont fait les gros titres, ce sont les principaux fournisseurs de cloud publics qui ont réussi à combler les lacunes. Les produits faciles à concevoir, à mettre en œuvre et à utiliser par les entreprises n’ayant pas un niveau technologique élevé, évitant aussi les pièges de sécurité de l’IoT grand public, offrent de nouvelles perspectives aux PME qui voudraient tirer parti des technologies IoT. « Les petites entreprises attendent une technologie simple qui peut leur faire gagner du temps et leur permettre de réduire leurs coûts », a déclaré dans un communiqué Ivo Rook, vice-président senior de l’IoT et du développement de produits chez Sprint.
La norme OCF 2.1 de l'Open Connectivity Foundation
En termes de compatibilité, la technologie IoT peut poser de gros problèmes - le capteur d’un premier fournisseur, le périphérique d'un second, l'équipement réseau d’un troisième, le cloud d'un quatrième… Heureusement, dans l'industrie, beaucoup ont fait valoir que l’IoT avait besoin de normes applicables par tous. La spécification OCF 2.1 de l'Open Connectivity Foundation (OCF), décrivant des méthodes normalisées pour établir des passerelles entre divers types de connectivité réseau, va dans ce sens. À la base, l’OCF 2.1 est une interface commune pour tout type de connectivité, le Bluetooth, Zigbee et un tas d'autres normes réseau, ce qui permet à des appareils ayant des spécifications réseau différentes de travailler ensemble.
L’OCF-21 convient aussi bien pour des appareils aux fonctions très limitées que des appareils très performants, et la norme est compatible avec les différents environnements cloud. Certes, c'est ambitieux, mais l'un des principaux bailleurs de fonds de l'OCF 2.1 est convaincu que la spécification peut résoudre de manière significative les problèmes d'interopérabilité de l’IoT. « En tant que membre fondateur de l'OCF, nous avons beaucoup contribué, depuis plusieurs années, à la mise sur le marché d'une solution IoT normalisée », a déclaré Hyogun Lee, directeur R&D de l'activité écrans de Samsung. « Nous pensons que l'interface universelle OCF Universal Cloud Interface peut mettre fin à la fragmentation actuelle du marché de l’IoT et contribuer à la mise en place d’un écosystème IoT unifié », a-t-il ajouté.
La sécurité en mer à portée de l’IoT
L'un des plus grands défis de la mise en réseau des systèmes IoT concerne les distances impliquées, parfois extrêmes. C’est particulièrement vrai pour les océans. Il faut donc saluer le nouveau partenariat de Sigfox avec Plastimo, un vendeur d’accessoires pour bateaux. Les deux entreprises ont couplé l’ancien WAN basse-énergie propriétaire de Sigfox à un nouveau type de produit IoT : des gilets de sauvetage. Grâce au réseau terrestre de Sigfox, il est possible de localiser les gilets connectés au réseau de Sigfox à des « dizaines de kilomètres » au large. Et les partenaires travaillent déjà sur des gilets reliés à de futurs nanosatellites qui pourront localiser les nageurs en détresse n'importe où sur la planète. « Notre défi est d'améliorer la sécurité en mer, en utilisant le potentiel des solutions connectées, et de rendre nos produits accessibles au plus grand nombre de marins », a déclaré Frédéric Blaudeau, directeur marketing de Plastimo.