Le moins que l'on puisse dire c'est que ça bouge du côté de Veritas, et pas qu'un peu. Depuis l'annonce d'octobre dernier, à savoir la scission entre Veritas et Symantec qui l'avait racheté en décembre 2004 pour 13,5 milliards de dollars, les bruits de couloirs autour d'une vente se sont multipliées ces derniers temps. Pour l'heure, ces deux entités fonctionnent d'ores et déjà de façon séparée, avec, en France par exemple, deux business units organisées autour de la gestion de l'information côté Veritas, et sécurité côté Symantec. « Depuis le début avril, ces deux business units fonctionnent comme deux entités différentes », nous a confirmé Laurent Martini, directeur de Veritas France. Un fonctionnement séparé même si pour l'heure les salariés de Veritas sont rattachés à Symantec, ce qui ne sera plus le cas lorsque Veritas sera introduite en bourse début janvier 2016. « On se rend compte que les conditions de marché ont changé et aujourd'hui les grosses sociétés se scindent en deux, comme HP récemment, pour gagner en agilité et se recentrer sur leur coeur de métier historique ».

Et en ce qui concerne Veritas, l'accent est plus que jamais mis sur les logiciels et appliances de stockage, mais également sur le reluisant marché de la gouvernance des données et de l'e-discovery. Aujourd'hui, l'activité monde de Veritas pèse 2,8 milliards de dollars (en 2014), sur un total de 6,5 Md$ pour l'ensemble Symantec-Veritas (en recul de 3% par rapport à l'année précédente). Sur le dernier trimestre plus spécifiquement, Veritas a vu ses ventes grimper de 5%, une croissance estimée par le patron français comme étant « bonne » au regard des conditions de marché actuelles. « Ce qui est important, c'est la croissance réalisée par nos appliances de sauvegardes qui a progressé de 46% sur T4 », fait savoir Laurent Martini. Des appliances qui s'appuient plus que jamais sur une surcouche logicielle qui se renforce aujourd'hui avec l'arrivée de la dernière version de sa solution NetBackup 7.7. « Cette offre apporte des nouvelles fonctions autour de la virtualisation avec le support de vSphere 6, d'HyperV et de KVM, des connecteurs vers AWS et Google Nearline », explique le dirigeant.

Information Map utilisé pour tracer les fuites d'informations sensibles

Souhaitant revenir à ses fondamentaux, Veritas annonce aussi l'arrivée d'Infoscale, la résurrection de son offre phare des années 80 de file management qui pour l'occasion est - heureusement -entièrement retravaillée et bénéfice de fonctions en matière de clustering (actif-actif, actif-passif, géoclustering...), réplication, PRA... Le tout en se montrant totalement agnostique en matière de matériels de stockage sous-jacents et qui se montre capable de fonctionner avec n'importe quelle baie disque Netapp, EMC ou encore HDS, afin de faire de la continuité d'activité de gestion de stockage (business continuity storage management). « En apportant une gestion intelligente des disques, on se positionne sur le terrain du Software Defined Storage », indiqueM. Martini. Un positionnement qui n'est pas sans rappeler celui de Wooxo ou d'EMC.

 

Tableau de bord d'Information Maps de Veritas. (crédit : Veritas)

D'autres annonces ont également été faites avec le lancement en particulier de Data Insight 5.0 qui va permettre d'accéder à des données non structurées, de les indexer et de les classer pour permettre aux entreprises de recherche efficacement les informations pertinentes pour elles, de toute nature (mails, fichiers bureautiques, web...). « On améliore toute la partie recherche et sauvegarde légale grâce à un nouvel algorithme spécialisé. Chez nos clients, le volume des données explose mais celles de valeur ne dépassent pas 1,5%, il est donc crucial de bien les identifier », précise Laurent Martini. De son côté, Information Map, une offre cloud basée sur la technologie Fabric de Veritas, permet de récupérer les métadonnées en provenance des solutions de sauvegarde afin de fournir des vues clients détaillées pour leur permettre de connaître l'ensemble des données sur lesquelles travaillent les collaborateurs et aussi de tracer les données sensibles pour éviter les fuites.