Surprise ce jeudi 17 juin, lorsque PriceMinister annonce sa vente au groupe japonais Rakuten, un inconnu dans le ciel français et européen de l'Internet. Fondé en 1998, Rakuten est pourtant un monstre au Japon, présent dans le e-commerce, le voyage, les services en ligne. Il affiche un chiffre d'affaires de 3,2 milliards de dollars en 2009 avec 64 millions de membres et 6 000 collaborateurs. Il y a un mois, Rakuten achetait le site américain Buy.com pour 250 millions de dollars. Buy.com aurait 14 millions d'utilisateurs. L'intention est claire, Rakuten souhaite devenir un groupe mondial présent sur les trois grands continents développés.
Pour acheter PriceMinister, Rakuten débourse cette fois 200 millions d'euros et s'offre la totalité du capital. Le français annonce 23 millions de visiteurs chaque mois, 11 millions de visiteurs uniques selon son nouvel actionnaire. Ce rachat permet d'ailleurs d'en savoir beaucoup plus sur PriceMinister. Rakuten est introduit à la bourse de Tokyo depuis 2000. Price Minister en revanche a différé son introduction prévue en 2008, et comme il ne dépose pas ses comptes au greffe, ses chiffres financiers sont inconnus. Grâce à Rakuten, on connaît enfin ces fameux chiffres de Price Minister, qui sont inclus dans le communiqué annonçant le rachat. Pour son exercice fiscal 2009, la société PriceMinister a réalisé 39,97 millions d'euros de chiffres d'affaires (CA), contre 38,10 en 2008 (ce qui représente moins de 5% de progression, alors qu'un communiqué du 25.11.09 parlait de 25% de progression en 2009, en tenant compte des « amortissements de goodwill liés aux acquisitions réalisées en 2007 »). La perte est passée à 105 000 euros en 2009, en 2008 elle se montait à 9,43 millions d'euros, mais, selon le PDG de PriceMinister, l'entreprise est rentable depuis de nombreuses années, avec une trésorerie de 25 millions d'euros, et un chiffre d'affaires prévu de 50 M€ pour l'exercice 2010.
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A titre de comparaison, CDiscount affiche un CA de 1 milliard d'euros en 2009 et rueducommerce de 350 millions d'euros (avec un résultat net positif de 400 000 euros), mais les métiers en sont pas les mêmes. Le premier est une plate-forme de vente en ligne avec du stock et la logistique associée, le second n'est qu'un intermédiaire en vendeurs et acheteurs. PriceMinister insiste sur sa place de  n°1 en termes d'audience selon Médiamétrie Nielsen NetRatings. La notoriété et le nombre de visiteurs ne se traduisent pas en résultats commerciaux et financiers, même si Pierre Kosciusko-Morizet, le PDG, bénéficie d'une couverture médiatique disproportionnée par rapport à ses concurrents.
Les fondateurs de PriceMinister,  Pierre Kosciusko-Morizet, Pierre Krings, directeur général, Justin Ziegler, directeur marketing et Olivier Mathiot, directeur technique se sont engagés à rester cinq ans aux commandes de la société. Ils détenaient, ensemble, 33,3% du capital de PriceMinister, le reste revenant à Atlas Venture Fund pour 25% et Kernel pour 8,7%.
Vendu à Rakuten, PriceMinister est obligé d'afficher ses pertes financières (MAJ)
Il y a parfois loin de la réputation médiatique à la rentabilité financière. Le site de e-commerce PriceMinister  se revend 200 millions d'euros au Japonais Rakuten, après deux années de pertes.