Beaucoup d'entreprises continuent à faire tourner Windows XP sur un nombre important d'ordinateurs de bureau de leur parc informatique, quand ce n'est pas sur la totalité d'entre eux. Soit parce que la migration nécessite des mises à niveau matérielles coûteuses, une mobilisation importante en temps de travail pour le transfert des paramètres, et une formation de l'utilisateur. Soit parce qu'il n'y a tout simplement pas de raison impérieuse à faire passer les utilisateurs sur un nouveau système d'exploitation et à les orienter vers de nouvelles applications. Dans certains cas, les deux raisons sont liées.
Mais, si l'on considère que Microsoft a déjà cessé de livrer des correctifs pour Windows XP - hormis les correctifs de sécurité - et que l'éditeur a programmé la fin de tout support pour ce système d'exploitation pour 2014, cette stratégie ne sera pas tenable plus longtemps pour beaucoup d'entreprises.
La solution de l'infrastructure de bureau virtuel
La VDI utilise un serveur pour faire tourner des systèmes d'exploitation et des logiciels dans une machine virtuelle. Les utilisateurs accèdent à ces postes de travail virtuels depuis leurs ordinateurs PC existants. Cela permet non seulement d'éviter la mise à niveau matérielle des postes de travail, mais laisse aussi à l'utilisateur la possibilité de faire des va-et-vient entre des environnements systèmes différents, par exemple entre Windows XP et Windows 7.
Qui plus est, l'infrastructure de bureau virtuel rend les tâches administratives et de gestion beaucoup plus faciles, parce que tous les postes de travail tournent sur la même image. L'installation de l'OS, les mises à jour logicielles et l'application des correctifs se font au niveau de l'image, et tous les systèmes de bureau utilisant cette image sont automatiquement mis à jour et corrigés. Ce sont les avantages les plus évidents de la VDI. Mais il y a aussi un revers à la médaille.
Voici un aperçu des avantages et des inconvénients à utiliser une infrastructure de bureau virtuel.
1. Les bureaux de tous les utilisateurs tournent sur la même image
Les pour : Le fait que les bureaux des utilisateurs tournent sur la même image, aussi bien le système d'exploitation que les applications installées, réduit les coûts administratifs et le coût du support technique.
Les contres : Si un utilisateur a besoin d'un ensemble d'applications différentes, une configuration et des paramètres personnalisés, ou s'il veut pouvoir installer librement ses propres applications, il a besoin d'avoir une image unique pour lui tout seul. Cela peut multiplier rapidement les besoins de stockage sur le serveur VDI.
2. Les opérations de calcul se font au niveau du serveur VDI et non plus au niveau des postes de travail individuels.
Les pour : Il n'est plus nécessaire d'upgrader les postes de travail pour mettre les machines au niveau de configuration matérielle minimale requise par le nouveau système d'exploitation.
Les contres : Il faut par contre prévoir de gros investissements en matériel serveur, et probablement en stockage et en infrastructure réseau. Le coût total de ces matériels peut dépasser celui de l'achat de nouveaux PC pour chaque utilisateur.
3. Les coûts matériels sont plus faciles à maîtriser, puisque presque tout se passe au niveau du datacenter.
Les pour : Au lieu d'acheter une palette de nouveaux PC qu'il faudra répartir dans l'entreprise -voire même à l'extérieur, pour les salariés nomades ou ceux qui travaillent à distance - il faut simplement acquérir un serveur costaud, avec des alimentations redondantes et protégées contre les coupures de courant, du stockage haute performance et un réseau bien dimensionné capable de servir de manière égale tous les utilisateurs.
Les contres : L'achat d'un gros serveur représente une mise de fonds initiale élevée, comparé à l'acquisition de PC peu coûteux qui peuvent être acquis par étapes ou mis à jour au fur et à mesure. De plus, au cas où le serveur tombe en panne, tous les utilisateurs qui dépendent de son bon fonctionnement seront dans l'impossibilité de travailler. Par contre, si un seul PC tombe en panne, un seul utilisateur est affecté.
4. La maintenance d'une seule image permet de réduire les coûts de gestion et du support technique.
Les pour : L'installation de logiciels, l'application de correctifs et l'ajout de pilotes, ne se fait qu'une fois, et tout utilisateur dont la machine tourne sur la VDI profite des améliorations apportées par la mise à jour.
Les contres : Les administrateurs doivent se former au logiciel VDI pour bien connaître ses capacités et ses limites. Si le nombre d'utilisateurs ayant besoin de logiciels particuliers ou de paramètres personnalisés est important, ils vont devoir gérer une multitude d'images, ce qui peut finir par être plus compliqué que la maintenance de postes de travail individuels.
5. En cas de problèmes, il n'y a qu'un seul système à réparer.
Les pour : Les problèmes peuvent être généralement résolus au niveau du datacenter. Inutile donc de se rendre sur le poste de travail. Généralement, les images virtuelles sont accessibles depuis n'importe quel poste de travail connecté, et l'utilisateur qui a des problèmes sur son PC peut simplement changer de poste de travail et accéder à toutes ses données et ses applications de manière transparente depuis un autre ordinateur connecté à la VDI.
Les contres : Les problèmes côté serveur peuvent affecter plusieurs utilisateurs. Tous ceux qui sont connectés au même serveur ou qui tournent sur la même image virtuelle sont concernés. C'est la raison pour laquelle il est recommandé de mettre en place des serveurs redondants.