La direction d’Unisys France a annoncé aux syndicats et aux salariés de l'entreprise de services un plan de réduction des effectifs qui se soldera par la suppression de 138 postes, soit 37% des effectifs. Selon la CFE-CGC, l’ensemble des équipes commerciales, les consultants ainsi que les employés des services transversaux risquent fort de passer à la trappe. « Ce plan prévoit la suppression de 138 postes avec un impact social très lourd puisqu’il concerne en grande majorité des seniors et ceux qui ont le plus d’ancienneté, donc très difficile à reclasser », déplore Michel Finck, délégué syndical CFE-CGC Unisys France. De plus, toute la force commerciale étant ciblée dans le cadre de ce plan de restructuration, aucun contrat ne pourra être signé ce qui laisse supposer une fermeture de la filiale sur le court-terme », redoute ce dernier. « La plupart des contrats arriveront à échéance entre 2018 et 2020 et s’ils ne sont pas renouvelés, la filiale française cessera d’exister »,a-t-il ajouté. Reste que des contrats peuvent être signés avec une force commerciale à Londres même si c'est plus compliqué.
Dans un communiqué, le représentant de la CFE-CGC a fait en effet savoir que le groupe comptait se réorganiser au niveau européen en rapatriant une partie de ses activités vers sa division Europe Limited située en Grande-Bretagne. La structure française ferait donc place à un siège central situé à Londres renforcé par des équipes d'exploitation locales. « Unisys a engagé un processus de rationalisation qui s'est traduit récemment par la fermeture de 9 filiales en Europe, en Suède, au Portugal au Danemark ainsi que dans certains pays de l’Est », rappelle Michel Finck. Pour lui, l’Europe, et surtout la France, ne semble plus attractive ni considérée par la maison mère comme une région stratégique tout comme les filiales européennes qui viennent d’être fermées.
Des dizaine de milliers de postes supprimés
Basé à Blue Bell en Pennsylvanie, Unisys (23 000 salariés dans le monde) a réalisé un chiffre d’affaires de 3 milliards de dollars. Toutefois, une dette retraite de 2,3 milliards de dollars impose à l’entreprise de trouver dans l’urgence des solutions en matière de trésorerie pour dégager rapidement du cash. « Comme le fonds est systématiquement déficitaire en raison du grand nombre de départs en retraite, tout le cash disponible est absorbé », explique Michel Finck. Cette situation a conduit la maison mère à lancer une programme de restructuration baptisé Go Forward pour générer une croissance du chiffre d'affaires et des bénéfices au détriment de bon nombre de collaborateurs européens de l'entreprise.
Au cours de son histoire, Unisys aura procédé à diverses restructurations, qui se sont soldées par plusieurs dizaines de milliers de suppressions d'emplois et la fermeture de nombreuses unités de production. Avant les années 2000, la filiale française employait 3 000 personnes. A présent, elle ne compte plus que 366 collaborateurs. Les représentants syndicaux dénoncent le processus d’optimisation fiscale qui a transformé les filiales européennes du groupe en coquilles vides et demandent le retrait pur et simple de ce PSE. Contactée par la rédaction, la direction du groupe a fait savoir qu’elle communiquerait bientôt sur le sujet.