En utilisant une fibre optique modifiée, l'Université Technique du Danemark a établi un nouveau record de transmission de données sur un canal unique à 43 térabits par seconde. C'est le laboratoire High-Speed Optical Communications (HSOC) du département d'ingénierie photonique de l'université qui a réalisé cet exploit, battant ainsi de 11Tbps l'ancien record détenu jusque-là par l'Institut de technologie de Karlsruhe, en Allemagne.
Il est nécessaire d'accélérer les réseaux pour faire face à l'augmentation du trafic des données sur les nouveaux réseaux cellulaires, à l'usage de plus en plus répandu du WiFi, à la dépendance croissante vis à vis des services cloud et à une demande en flux vidéo toujours plus grande. Pour répondre à cette demande, les réseaux métropolitains et les réseaux centraux qui relient les villes, les pays et les continents doivent être modernisés. Ainsi, selon le fournisseur d'équipements réseaux Alcatel-Lucent, d'ici fin 2017, le trafic total des réseaux métropolitains devrait croître de 560 %.
Un nouveau type de fibre développé par NTT
Aujourd'hui, la plupart des coeurs de réseaux utilisent la technologie de multiplexage par répartition en longueur d'onde ou DWDM (Dense Wavelength Division Multiplexing). Celle-ci permet d'augmenter la capacité en utilisant différentes longueurs d'ondes pour transmettre des données simultanément sur une même fibre optique. L'université danoise a voulu démontrer qu'il était possible de faire passer d'énormes quantités de données sur une seule fibre en utilisant un seul canal ou laser. De plus, l'usage d'un seul canal consomme beaucoup moins d'énergie, un facteur que les fournisseurs devront prendre en considération quand ils développeront les réseaux de prochaine génération, comme le fait remarquer le groupe de recherche danois.
Mais le laboratoire High-Speed Optical Communications doit principalement ce record à un nouveau type de fibre développé par l'opérateur japonais NTT. Celle-ci est composée de sept fils de verre ou noyaux contrairement aux fibres actuelles qui ne contiennent qu'un seul fil. Cela permet aux opérateurs de transférer plus de données sans avoir à augmenter la taille de la fibre. L'université n'est pas la seule à avoir accompli un record dans ce domaine. La semaine dernière, Alcatel-Lucent a annoncé qu'il avait réussi à faire passer des données à la vitesse de 7,2 Tbps sur une seule paire de fibres via le câble sous-marin Apollo Sud existant, qui relie la France aux Etats-Unis. « C'est neuf fois plus que la vitesse initiale du réseau existant », a indiqué l'équipementier. Le système a utilisé 80 canaux de 100 Gbps chacun pour parcourir une distance de plus de 6 500 kilomètres.