Selon David Bryant, ingénieur en chef de la plateforme Firefox chez Mozilla, le tout nouveau moteur Web « Quantum Project » appelé à faire tourner Firefox décuplera la performance du navigateur. Mais il faudra attendre jusqu'en 2017 avant de bénéficier de ces avantages.
Quantum saura tirer pleinement parti des capacités offertes par les derniers hardwares utilisés pour les ordinateurs PC et les appareils mobiles. Le moteur saura notamment exploiter le parallélisme pour exécuter des processus sur plusieurs noyaux et sur le GPU. En tant que moteur du navigateur, le code de Quantum modifiera la performance globale de Firefox. « Nous travaillons dur pour que les gains de performance apportés par Quantum soient perceptibles pour l’utilisateur et transforment totalement son expérience de la navigation Internet », a écrit David Bryant dans un blog. « Les pages se chargeront plus rapidement, et leur défilement sera très harmonieux. Le temps de réponse des animations et des applications interactives sera immédiat, et celles-ci pourront gérer un contenu plus dense sans perte de qualité. De plus, les contenus les plus importants pour l’utilisateur seront automatiquement traités en priorité, c’est-à-dire que la puissance de traitement du moteur sera concentrée là où elle est la plus utile ».
Une part de marché en forte baisse
Ces engagements sont importants. Mais ils sont aussi nécessaires pour l’éditeur de Firefox dont la base d'utilisateurs baisse régulièrement depuis des mois, puisqu’en septembre dernier le navigateur comptabilisait 6,36 % d’utilisateurs contre près de 12 % en 2014, les navigateurs rivaux attirant de plus en plus d’internautes avec de nouvelles fonctionnalités. De toute évidence, les performances de la navigation web dépendent de plusieurs facteurs, comme la bande passante totale disponible, les tâches exécutées simultanément par le PC et ainsi de suite, mais une bonne expérience de navigation sur le web est toujours attractive, peu importe l’éditeur du navigateur.
Depuis ces derniers mois, certains utilisateurs de Firefox profitent déjà d’une expérience de navigation multi-processus, dénommée Electrolysis par Mozilla. Cependant, cette approche axée sur la sécurité sert surtout à isoler les processus et à empêcher des plantages ou des intrusions via le navigateur. « L’approche de Quantum est plus large et offrira des avantages de performance », a encore écrit David Bryant, aussi bien dans la navigation traditionnelle que pour l’exécution des applications Web.
Sous le capot : Electrolysis, Gecko et Rust
Au cœur de Quantum se trouve Gecko, le moteur web qui fait tourner Firefox depuis 2003. « Gecko remplace les principaux composants du moteur qui profiteront le plus du traitement parallèle ou du traitement de certaines tâches par le GPU pour décharger le CPU », a encore expliqué l’ingénieur en chef de la plateforme. « Gecko intègrera également des éléments de Servo, un moteur indépendant maintenu par une communauté web parrainée par Mozilla », a-t-il ajouté. Un certain nombre de composants sont également écrits dans le langage de programmation de systèmes Rust, qui, selon David Bryant, est « ultrarapide ».
Le marché de cible de Mozilla reste toujours le PC et Windows, même si Quantum sera ajouté aux navigateurs Firefox pour Android, Apple MacOS et Linux. Quantum pourrait même arriver sous iOS, bien que ce ne soit apparemment pas la priorité de l’éditeur. « Les premiers éléments du code Quantum seront inclus dans le navigateur à partir de 2017 », a écrit David Bryant, et il est possible qu’une version de Firefox entièrement basée sur Quantum soit disponible à la fin de l'année prochaine.