Sciences Po à Saint-Germain-en-Laye (dans les Yvelines) ouvre ses portes à des formations de plus en plus spécialisées et tournées vers le numérique et la sécurité. L’établissement propose depuis octobre 2021 un double diplôme « Ingénieur data et humanités digitales » en partenariat avec l’école CY Tech et depuis 2019 un diplôme sur le renseignement et les menaces globales (DIREM). Aujourd’hui, l’Institut d’études politiques (IEP) renforce son offre de formations avec un diplôme d’analyste en cybersécurité (DAC). La première promotion de 24 candidats sera lancée en octobre 2022 sous la direction de Samuel Faure, actuel maître de conférences en science politique à l’IEP.
Ce programme s’adresse à un public hybride, d’étudiants et de professionnels souhaitant « acquérir les compétences nécessaires pour exercer des responsabilités liées à la cybersécurité ». Concrètement, un dirigeant de start-up, un fonctionnaire de l’administration ou encore un cadre du secteur privé pourraient être amenés à faire cette formation, dispensée sur 13 jours (100 heures entre octobre et février) au sein de l’IEP, en français et en anglais. Samuel Faure explique avoir imaginé cette formation « comme une spécialisation en études supérieures visant à approfondir les hard et soft skills des dirigeants des entreprises et des agents du service public ». Du fait de sa courte durée, le DAC est compatible avec un autre cursus universitaire en Master 2 pour les étudiants ou une activité professionnelle pour les actifs.
Répondre à une demande croissante
La cybersécurité est devenue un enjeu pour l’ensemble des secteurs d’activités stratégiques. Tendant vers une multiplication et une aggravation des risques plutôt qu’un affaiblissement des risques cyber, Samuel Faure souhaite sensibiliser autant que possible à ce sujet. « Le DAC offre quatre atouts pédagogiques : l’interdisciplinarité en sciences sociales et en mathématiques, la complémentarité avec des mises en situation professionnelle, et l’excellence des intervenants et la diversité des auditeurs. Enfin, la cybersécurité est analysée sous l’angle des connaissances et de l’expertise issues de la recherche en sciences sociales, caractéristique de la méthode Sciences Po. » précise-t-il.
La formation est pensée de façon à développer plusieurs compétences spécialisées : une capacité d’analyse géopolitique pour élaborer une stratégie en cybersécurité, une aptitude à l’étude prospective des menaces et des risques cyber, une gouvernance efficace et une gestion de crise contrôlée, la conception de solutions innovantes pour renforcer la résilience des organisations mais également l’application maitrisée de la réglementation pour protéger les données d’une entreprise. La formation fait également intervenir une vingtaine d’intervenants spécialistes de gouvernance, géopolitique et management de la cybersécurité comme Nicolas Arpagian, directeur de la stratégie en cybersécurité de Trend Micro, et Olivier Kempf, directeur du cabinet stratégique La Vigie et chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). A noter que Cécile Wendling, directrice de la stratégie de sécurité, de l’anticipation des menaces et de la Recherche chez AXA sera la marraine de la première promotion.
Un besoin de diversité
« Nous cherchons le plus de diversité possible dans les backgrounds de cette première promotion, et visons la parité, les femmes ne représentant que 2% dans le domaine de la cybersécurité. Le DAC est aussi accessible à tous ceux qui sont citoyens de l’Union européenne. » explique Samuel Faure. A la suite des enseignements, une évaluation sera faite par QCM en avril 2023. De mars à août 2023, les auditeurs professionnels devront ensuite rédiger un mémoire d’expertise qu’ils soutiendront en septembre 2023 devant un jury composé de spécialistes de la cybersécurité. Les étudiants de Master 2 sont exempts de cet exercice dans la mesure où ils doivent réaliser un stage sur cette période.
Les prérequis sont d’être titulaire d’un Bac +4 et d’avoir la capacité à travailler en anglais et être motivé. Les candidatures sont ouvertes du 11 avril au 1er juillet 2022, le dossier d’inscription étant à déposer sur le site de l’IEP. Concernant le coût de la formation, celui-ci varie entre 400 euros (pour un étudiant Sciences Po) et 1 200 euros pour un étudiant extérieur. Pour les professionnels, le coût sera de 3 500 euros pour un financement individuel et de 6 500 euros pour un financement par un organisme.