Après l’accident mortel survenu entre un semi-remorque et un véhicule Tesla Model S, des agents fédéraux examinent le système de pilotage automatique du constructeur californien. L’autorité américaine en charge de la sécurité routière, la US National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), a ouvert une enquête après la mort du conducteur d’une Tesla Model S sur laquelle il avait activé l’Autopilot. « Nos véhicules ont parcouru plus de 200 millions de kilomètres en mode Autopilot activé, et c’est la première fois que nous devons déplorer un accident fatal », a déclaré hier Tesla dans un communiqué, qualifiant l’accident de « perte tragique ». La voiture roulait sur une autoroute à voies séparées quand, à une intersection, un semi-remorque a effectué un virage à gauche en face de la Tesla. « Éblouis par une forte luminosité, ni l’Autopilot, ni le conducteur n’ont vu la remorque blanche du camion, et le frein n'a pas été engagé », a expliqué Tesla. La Tesla Model S est passée sous le semi-remorque, et la partie basse de la remorque a percuté le pare-brise de la Tesla, provoquant la mort du conducteur.
C’est peut-être le premier accident mortel impliquant un véhicule autonome. L’accident a eu lieu en mai et Tesla a déclaré que la NHTSA lui avait notifié l’ouverture d’une enquête ce mercredi. C’est un revers pour le constructeur automobile. Cet accident pourrait aussi changer l’attitude des agents régulateurs et de l'État sur la politique à adopter en matière de véhicules autonomes. Le système de pilotage automatique de Tesla utilise des caméras, des radars et des capteurs ultrasoniques pour guider le véhicule sur l'autoroute, changer de voie et ajuster sa vitesse en fonction de la circulation. La sécurité du système dépend de sa capacité à interpréter correctement les évènements dans son environnement, et son incapacité à voir un camion blanc par temps très clair montre que le système n’est pas parfait. « Il est important de savoir que Tesla désactive l’Autopilot par défaut et informe explicitement le conducteur que sa technologie est nouvelle, encore en phase bêta publique, avant qu'il ne puisse l’activer », a précisé le conducteur. « Si la voiture avait heurté l'avant ou l'arrière de la remorque, même à grande vitesse, son « système de sécurité de collision avancé » aurait probablement évité des blessures graves », a ajouté Tesla. Mais ce n’est pas ce qui s’est passé.
Un Autopilot qui doit rester sous la supervision du conducteur
Selon ses partisans, la conduite autonome peut considérablement réduire le nombre d’accidents sur les routes. Outre Tesla, Google et plusieurs grands constructeurs automobiles travaillent tous sur des technologies pour automatiser tout ou partie de la conduite. En janvier, la National Highway Traffic Safety Administration a déclaré qu'elle utilisait « tous les outils disponibles pour accélérer le déploiement de technologies qui pourront éliminer 94 % des accidents mortels imputables à une erreur humaine ». Pour Tesla, l'enquête de la NHTSA est « une évaluation préliminaire qui permettra de déterminer si le système fonctionnait conformément aux attentes ».
Il semble que l’accident a eu lieu en Floride. Selon The Verge, le conducteur avait déjà posté une vidéo dans laquelle il montrait le véhicule évitant une collision avec le pilote automatique activé. Tesla rappelle que les conducteurs sont censés garder leurs mains sur le volant et qu’ils doivent rester vigilants quand le pilote automatique est activé. Une autre vidéo postée à la fin de l'année dernière montrait que les conducteurs ne suivaient pas tous ces instructions. « L’Autopilot est amélioré en permanence, mais il n’est pas parfait et il exige du conducteur une vigilance de tout instant », a encore déclaré Tesla. « Néanmoins, selon nos données statistiques, quand l’Autopilot est activé sous la supervision du conducteur, il réduit incontestablement la charge de la conduite et améliore significativement la sécurité par rapport à une conduite purement manuelle ».