À partir d'un simple coton-tige imbibé de salive, « Rapid DNA» peut livrer les informations génétiques nécessaires pour l'identification d'une personne. Depuis que le FBI a appris la disponibilité de ces équipements, l'agence fait pression pour que l'appareil se retrouve le plus rapidement possible dans les mains de ses agents. « L'ADN est devenu l'étalon-or de l'analyse criminelle », a déclaré Steven Martinez, directeur exécutif adjoint du département Science et Technologie du FBI, dans le discours qu'il a prononcé mardi au cours de la Biometric Consortium Conference qui se tient (du 18 au 20 septembre) à Tampa, Floride.
L'ADN est une signature génétique que l'on retrouve dans toutes les cellules humaines. Elle sert depuis les années 1980 à résoudre des affaires criminelles. Mais, le temps pour effectuer les analyses ADN elles-mêmes est resté terriblement long, parce que, jusque-là , les échantillons recueillis sur le terrain devaient être envoyés à des laboratoires spéciaux pour être analysés.
Deux modèles sont testés par le FBIÂ
Les équipements « Rapid DNA » sont désormais prêts à être testés. Le FBI en détient d'ailleurs deux modèles. L'un, appelé RapidHIT, est fabriqué par IntegenX, une entreprise basée à Pleasanton, Californie. Son PDG, Stevan Jovanovich, était présent à la Biometric Consortium Conference pour expliquer comment son matériel parvient à effectuer l'analyse génétique d'un échantillon en 90 minutes. Selon le PDG d'IntegenX, le FBI a également reçu de l'entreprise NetBio un autre appareil d'analyse rapide de l'ADN. Le National Institute of Standards and Technology (NIST) aura ensuite la responsabilité de la certification des systèmes et des procédures, et définira le cadre dans lequel ces boîtes pourront être utilisées par le FBI et les commissariats locaux pour recueillir des données ADN sur les suspects.
Comme l'a expliqué Stevan Jovanovich, le matériel fabriqué par IntegenX peut se connecter à un réseau et il tourne avec une version renforcée de Windows. La boîte RapidHIT mesure 70 x 60 x 40 cm et coûte environ 245 000 dollars. « Les agences de renseignement utilisent déjà nos boîtiers RapidHIT », a précisé le PDG d'integenX, ajoutant qu'il n'était pas habilité à dire lesquelles, ni comment elles les utilisaient.
Fichage biologique à grande échelleÂ
Le FBI, qui détient plus de 10 millions d'informations ADN sur les personnes déjà enregistrées dans ses bases de données, prévoit d'augmenter significativement les prélèvements ADN avec les équipements Rapid DNA. On sait que l'agence fédérale a été une des premières à procéder à une collecte massive d'empreintes digitales. Sa base de données est couplée à un système de recherche qui peut être consulté à distance par la police locale, le ministère de la Défense et d'autres services policiers, pour les aider à trouver l'identité de criminels et de terroristes.
Pendant la Biometric Consortium Conference, le Dr Alice Isenberg, chef de la section d'analyses biométriques du laboratoire du FBI, a expliqué comment le bureau fédéral comptait enrichir sa base de données ADN nationale qu'elle utilise dans ses enquêtes criminelles. Cette base de données peut également être utilisée en ligne pour effectuer des analyses comparatives. « On peut imaginer que, dans le futur, tous les commissariats du pays seront équipés de boitiers Rapid DNA », a-t-elle déclaré. « Un coton-tige suffit pour prélever un échantillon d'ADN sur un suspect. Celui-ci sera traité par les équipements Rapid DNA, et les résultats seront transmis et comparés à la base de données du FBI, » a-t-elle ajouté. Il existe déjà une « base de données où sont stockés 800 000 échantillons d'ADN de personnes délinquantes ». Elle devrait passer à 1 million cette année.
 Aujourd'hui, le Dr Thomas Callahan, un scientifique du FBI, doit intervenir pendant la conférence pour dire comment l'agence fédérale envisage d'intégrer les dispositifs Rapid DNA dans les enquêtes judiciaires. Selon le Dr. Alice Isenberg, le FBI veut aussi étendre la manière dont il utilise l'information génétique (aujourd'hui, l'agence collecte un ADN nucléaire et un ADN mitochondrial pour déterminer l'identité d'un individu) dans le but de fournir une aide accrue à la communauté du renseignement.