Un syndicat professionnel unique pour les télécoms et l'informatique
Les industriels du secteur des télécommunications, jusqu'alors réunis au sein du Gitep Tics (Groupement des Industries des Technologies de l'Information et de la Communication) et ceux des technologies de l'information, réunis au sein du SFIB (Syndicat de l'industrie des Technologies de l'Information), ont décidé de mettre en commun leurs moyens en créant Alliance Tics. Ce syndicat professionnel des technologies de l'information, de la communication et des services associés, réunit plus de 60 entreprises. Ses membres affichent un CA cumulé supérieur à 25 milliards d'euros et un effectif global de plus de 100 000 personnes.
Super lobby, affilié au Medef, Alliance Tics est présidé par Jean-Patrice Savereux, le directeur des relations extérieures et des relations gouvernementales d'IBM France. M. Savereux est par ailleurs président du SFIB, vice-président de l'Afnor et membre du Conseil d'Administration d'EICTA (European industry association/Information Systems, Communication Technologies, Consumer Electronics), le pendant européen d'Alliance Tics. Son vice-président est Bertrand Lacroix, actuellement vice-président d'Alcatel CIT France et président du Gitep Tics.
Alliance Tics se veut le porte-parole unique des industries qu'il représente auprès du gouvernement, des ministères et des instances nationales représentatives (publiques et/ou privées). Pour Jean Patrice Savereux, "le secteur des TIC représente un des vecteurs principaux de mise en place de solutions innovantes dans les entreprises. (…) A l'heure où les pouvoirs publics français encouragent le développement d'une société de l'information nationale et l'utilisation par les entreprises des TIC comme facteur de croissance et de compétitivité, il était normal que les professionnels concernés unissent leurs moyens et forces d'actions ».
Une position très libérale
Le programme d'Alliance Tics est toutefois des plus classiques voire des plus libéraux : "Alliance Tics et les entreprises représentées, entendent collectivement s'organiser pour mettre en avant les particularismes et spécificités du secteur et éviter que des dispositions réglementaires et/ou législatives ne viennent entraver ou freiner le développement de leurs activités (…) Que ce soit en matière d'infrastructures, de marchés publics, de droits d'auteur (rémunération pour copie privée), de propriété intellectuelle, d'environnement (avec les questions relatives à la collecte et au recyclage des produits informatiques, bureautiques et de télécommunications en fin de vie), de déploiement du haut débit sur le territoire et dans les entreprises, de politique de sécurité des réseaux, ou de sujets propres à la recherche et à l'innovation dans le secteur des TIC (…). Sur des sujets généraux et transversaux, Alliance Tics poursuivra une politique de concertation et de coopération avec les grandes instances patronales (Medef, UIMM, ...), dans le respect des périmètres et des prérogatives propres".
En fait, la position d'Alliance Tics rappelle étrangement celle de l'industrie des TIC américaine, dont les grands lobbies tentent d'étouffer les réglementations les plus contraignantes ou de les vider de leur contenu, comme cela a récemment été le cas pour l'évolution des réglementations comptables sur les stock options, la loi sur le spam, ou les différentes réglementations sur la protection de l'environnement et le recyclage…