Hier, le Département américain de la Justice a fait savoir que Harold Thomas Martin, 51 ans, avait été arrêté. L’homme est soupçonné d’avoir volé des documents gouvernementaux, dont certains contiendraient des informations top secret. Harold Martin, qui bénéficiait d’une habilitation de sécurité de niveau « top-secret », aurait pris six documents classifiés produits en 2014. « Ces documents ont été obtenus à l’aide de moyens, de méthodes et de capacités sensibles qui sont la propriété du gouvernement américain, dont l’importance est capitale dans divers domaines de la sécurité nationale », a déclaré le Département américain de la Justice.
Selon le New York Times, Harold Thomas Martin est un consultant de la NSA et il est soupçonné d’avoir communiqué du code informatique classifié pouvant permettre de pirater des gouvernements étrangers. Le consultant aurait travaillé pour le cabinet-conseil Booz Allen Hamilton chargé de la maintenance des infrastructures de la NSA, pour lequel travaillait autrefois Edward Snowden. Booz Allen Hamilton a refusé de commenter les informations relatives à l’arrestation de son salarié.
Des outils de piratage qui se monnayent au prix fort
Harold Thomas Martin a été arrêté le 27 août, plus d'une semaine après la divulgation par des pirates anonymes, appelés les ShadowBrokers, d’outils de piratage pouvant appartenir à la NSA. D’après les échantillons, ces outils dateraient de 2013 ou seraient plus anciens. On ne sait pas si l'arrestation du consultant est liée ou non à cette affaire. Mais, certains experts en sécurité avaient émis comme hypothèse qu’un initié de la NSA pouvait être à l’origine de la fuite des ShadowBrokers. Les échantillons de ces outils de piratage fonctionnent parfaitement et peuvent valoir beaucoup d’argent.
Selon la plainte pénale déposée par le Département américain de la Justice, Harold Thomas Martin a nié les faits au cours des premiers interrogatoires, mais il a ensuite reconnu le vol, ajoutant qu’il savait qu'il n’avait pas l'autorisation de prendre ces documents. Cependant, son avocat aurait affirmé qu'aucune preuve ne permettait de dire que son client avait trahi le gouvernement des États-Unis. « Ce que nous savons, c’est que Hal Martin aime sa famille et qu’il sert son pays », a déclaré au Baltimore Sun, James Wyda, l’avocat désigné d’office par le tribunal.
10 ans de prison
« Les enquêteurs ont trouvé au domicile et dans le véhicule du consultant des documents papier et des informations numériques concernant les matériaux volés », a encore fait savoir le Département américain de la justice. Hal Martin risque 10 ans de prison pour vol de biens appartenant au gouvernement et un an supplémentaire pour la substitution non autorisée de documents classés. La NSA n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.