En France, les profils technologiques avancés sont particulièrement recherchés par les start-ups du numérique en pleine croissance, dopées par le succès des plateformes de mise en relation dans le domaine des transports (Blablacar, Drivy…), de l’immobilier (tel AirBnB) ou des sites de rencontre, ainsi que par la multiplication des Fintech dans le secteur financier et de façon générale par la transformation digitale engagée sur les services. Trois postes aux compétences polyvalentes se détachent nettement, les CTO (Chief Technical Officer, directeur technique), les développeurs experts possédant des compétences managériales et les développeurs maîtrisant à la fois les langages de programmation du front end et du back end, indique le cabinet de recrutement IT Computer Futures France, filiale du groupe britannique SThree. Attirer et fidéliser ces candidats constitue souvent un défi pour les jeunes entreprises du numérique qui se retrouvent en concurrence avec de grands groupes pouvant offrir des salaires plus élevés.
Selon les chiffres du cabinet, sur les postes de chief technology officer, les salaires bruts annuels proposés par les start-ups vont de 60 à 80 K€ pour des candidats présentant de 3 à 4 ans d’expérience. Il s’agit ici de profils très prisés qui doivent allier des compétences techniques très pointues et des capacités de gestion et d’analyse globale, décrit Sébastien Franck, directeur de Computer Futures France. Ces directeurs techniques doivent s’assurer que les orientations technologiques et les investissements sont en ligne avec les objectifs commerciaux de l'entreprise.
Des profils expérimentés en CDI pour faciliter les levées des fonds
Sur les postes de chef d’équipe en développement, couramment appelés « lead dev », qui présentent à la fois une expertise avancée et des compétences managériales, les salaires vont de 55 à 60 K€ pour une expérience souhaitée de 4 à 5 ans, établit Computer Futures. Et sur les développeurs dits « full-stack » qui maîtrisent les principaux langages de développement d'applications du côté serveur et sur l'interface utilisateur, les salaires se situent entre 50 et 55 K€ avec 4 à 5 ans d'expérience. Ces développeurs polyvalents, capables de maîtriser plusieurs catégories d'outils, sont très demandés par les start-ups dont les ressources sont réduites comparées à la force de frappe des grandes entreprises. Ils connaissent différents langages et frameworks parmi les plus utilisés en ce moment sur les applications web et mobiles : PHP, JavaScript, Nodejs, Angular, Ruby, Reactjs ou encore Symfony et Drupal.
Face aux grandes entreprises qui payent mieux et offrent davantage de sécurité, les start-ups dont l'évolution reste incertaine subissent un turn-over important. En dépit de cet aléa et malgré leurs capacités financières limitées, Computer Futures constate qu'elles recrutent en CDI sur l’ensemble de ces profils expérimentés, afin notamment de donner de la valeur à leur société afin de faciliter les levées de fonds et pouvoir recruter les meilleurs profils. Pour renforcer leurs équipes lors des missions temporaires, elles font appel à des prestataires extérieurs ou à stages et des contrats d’apprentissage. Quant aux évolutions de carrière, elles dépendent bien entendu de la réussite rencontrée par la jeune pousse et sont de natures diverses. Le cabinet observe par exemple qu’un développeur peut devenir chef de projet, architecte développeur, Lead Dev, référent technique ou bien datascientist.