Joe Biden a déclaré mercredi qu'il demanderait au Congrès un financement de 37 milliards de dollars pour encourager la fabrication de composants aux États-Unis, car une pénurie de semi-conducteurs a obligé les constructeurs automobiles et autres fournisseurs IT américains à réduire leur production. Cette pénurie, exacerbée par la pandémie, a également fait l'objet d'une discussion entre M. Biden et un groupe bipartite d’élus américains à la Maison-Blanche mercredi dernier. « J'ordonne aux hauts fonctionnaires de mon administration de travailler avec les dirigeants industriels pour trouver des solutions à la pénurie de semi-conducteurs », a déclaré M. Biden mercredi. « Le Congrès a autorisé un projet de loi, mais ils ont besoin ... 37 milliards de dollars pour s'assurer que nous avons cette capacité. Je vais faire pression pour cela aussi ».
Le président a également signé un décret ordonnant un examen sur 100 jours des chaînes d'approvisionnement pour quatre produits essentiels : les puces, les batteries de grande capacité pour les véhicules électriques, les terres rares et les médicaments. Le décret ordonne aussi six examens sectoriels, sur le modèle du processus utilisé par le ministère de la Défense pour renforcer la base industrielle de la défense. Il sera axé sur les domaines de la défense, de la santé publique, des technologies de communication, des transports, de l'énergie et de la production alimentaire.
Les fondeurs n'arrivent plus à satisfaire la demande
Partout dans le monde, des pénuries d'approvisionnement ont été constatées depuis le début de la pandémie, ce qui a réduit la disponibilité des masques, gants et autres équipements de protection individuelle, nuisant aux travailleurs de première ligne, mais également de certains produits IT. « La pénurie dans l'industrie des semi-conducteurs est généralisée », a récemment déclaré le CEO de Qualcomm Cristiano Amon. Le fournisseur a indiqué il y a quelques semaines qu'il avait du mal à répondre à la demande, signalant que l’épuisement mondial de semi-conducteurs s'étendait. Comme la plupart des fournisseurs de composants, AMD, Qualcomm et Nvidia sous-traitent leur production à des fondeurs comme TSMC (Taiwan Semiconductor Manufacturing Company) ou Samsung Electronics qui ne parviennent pas à s'adapter à la forte hausse de la demande.
Les entreprises américaines de semi-conducteurs (AMD, Broadcom, Freescale, Intel, Micron, Nvidia, Qualcomm ou Texas Instrument) représentent 47 % des ventes mondiales de puces, mais 12 % seulement de la fabrication mondiale est effectuée aux États-Unis (Freescale, Intel, Global Founderies, Micron et Texas Instruments), selon l'Association de l'industrie des semi-conducteurs. En Europe, les principaux acteurs du marché des semi-conducteurs restent l’Allemand Infineon (ex Siemens), le Franco-italien STMicroelectronics et le Hollandais NXP (ex Philips) qui ont fort à faire face aux géants asiatiques TSMC (Taiwain), Samsung Electronics (Corée du Sud), SK Hynix (Corée du Sud), Toshiba (Japon), Mediatek (Taiwan) et Sony (Japon). À la différence des acteurs fabless comme AMD, Broadcom, Nvidia ou Qualcomm, ces derniers sont de véritables fondeurs qui gravent les wafers permettant de produire des puces.