Des documents internes à Salesforce.com, provenant d’une intrusion sur la messagerie de Colin Powell, ancien secrétaire d’Etat américain, et membre depuis mars 2014 du conseil d’administration de l’éditeur SaaS, a révélé une liste de 14 sociétés examinées dans le cadre de la stratégie de fusions/acquisitions de Salesforce. Une partie des mails ainsi récupérés, incluant des commentaires sur des personnalités politiques américaines, avait déjà été dévoilée par DCLeaks en septembre dernier. La liste de cibles potentielles d’acquisition pour Salesforce remonte à mai dernier. Publiée par le Wall Street Journal, elle est extraite d’un document de 60 pages comportant la mention « draft and confidential ».
S’y trouvent mentionnés des éditeurs comme Demandware qui a effectivement été racheté le mois suivant par la firme dirigée par Marc Benioff, ainsi que Linkedin, que Microsoft lui a soufflé. On y trouve également Adobe dont la capitalisation boursière est pourtant supérieure à celle de Salesforce. Pegasystems, éditeur de solutions de BPM, y figure aussi, ainsi que Workday, ServiceNow, NetSuite (racheté par Oracle cet été), Tableau, Qlik (acquis depuis par un fonds d'investissement), Veeva, Box, Zendesk, Marketo et Hubspot, avec des commentaires associés, indiquant par exemple que le CEO n’est pas intéressé par Box. En revanche, Twitter n'est pas inclus dans la liste. Au début du mois d’octobre, le supposé intérêt de Marc Benioff pour le site de microblogging avait inquiété les investisseurs qui l’avaient chahuté en bourse.
Linkedin peut-être manqué de peu
Selon une porte-parole de l’éditeur de CRM dans le cloud, citée par le WSJ, il s’agissait, au moment où cette liste a été établie, de présenter le « paysage » de cibles cotées possibles sans que cela signifie pour autant que Salesforce avait l’intention de les acheter. Les sociétés privées n'y figurent pas, notamment Quip, BeyondCore et Krux que l'éditeur a racheté ces tout derniers mois. Un large éventail d’acteurs de l’industrie IT sont systématiquement examinés par l’éditeur SaaS mais peu d’entre eux sont finalement acquis, a-t-elle ajouté.
Le document provenant de l’intrusion sur la messagerie de Colin Powell montre aussi une liste de grands acteurs susceptibles de jouer les trouble-fêtes dans l’éventuelle acquisition d’une société, dont Apple, Facebook, Google, HPE, IBM, Microsoft, Oracle ou SAP. Parmi les mails récupérés, un autre message daté de juin fait apparaître une remarque de Marc Benioff jugeant qu’il s'en serait peut-être fallu de peu pour que sa société puisse emporter Linkedin face à Microsoft. Le CEO a par la suite essayé de bloquer ce rachat. Depuis le début de l'année, Salesforce s'est engagé à racheter neuf entreprises pour environ 3,8 Md$.