La plupart des bases de données relationnelles actuelles reposent encore sur un concept inventé il y a 25 ans, et ne sont plus du tout adaptées au monde actuel. Des besoins ont émergé, le prix du matériel est devenu moins important que le coût des ressources humaines, il faut donc basculer son mode de pensée de 90 degrés. Voilà, en résumé, la pensée de Michael Stonebraker, pionnier des SGBD, considéré comme le père des technologies utilisées dans Ingres, IBM Informix, Microsoft SQL Server, Sybase ASE... Michael Stonebraker livre ses réflexions dans un blog nouvellement créé, The Database Column, qui compte également parmi ses contributeurs des gens comme Don Haderle, un des pères d'IBM DB2, et Jerry Held, qui a participé à la conception de la base NonStop de Tandem. Les arguments de Michael Stonebraker sont toutefois clairement orientés, puisque sa dernière start-up, Vertica Systems, édite une base de données pratiquant le stockage en colonnes. Une technologie qui selon lui bat d'un facteur 50 les SGBDR actuels pratiquant le stockage en ligne. Et de pronostiquer la disparition « plutôt rapide » de la technologie actuelle, dans la mesure où les utilisateurs souffrent considérablement, dit-il, du manque de performances de leurs solutions. Le stockage en colonnes déjà utilisé dans le décisionnel Bizarrement, si Michael Stonebraker dénonce le « one size fits all » (taille unique) du marché actuel des SGBD, il adopte en fait la même attitude, puisqu'il préconise, y compris pour des bases transactionnelles, une technologie couramment utilisée dans le décisionnel. [[page]]En effet, bien que Vertica qualifie cette technologie de révolutionnaire, il faut noter qu'elle est déjà employée dans des bases spécialisées chez Alteri ou Sybase (pour Sybase IQ). Michael Stonebraker le reconnaît, en expliquant que seules des bases utilisant la technologie de stockage en colonnes sont capables de rivaliser avec la sienne, mais que « Vertica les devance d'un facteur de 10 environ ». Responsable avant-vente de Sybase France, François Guérin dit adhérer complètement à l'idée que la taille unique ne convient pas à tous les projets. C'est le credo qu'il défend justement lorsqu'il propose Sybase IQ à des entreprises élaborant des projets décisionnels. En revanche, pour lui, le stockage vertical n'est guère adapté aux contraintes du transactionnel. « Lorsqu'il s'agit par exemple de réaliser une opération sur une et une seule ligne, comme mettre à jour une donnée client, le stockage vertical sera beaucoup moins efficace, dit-il. De ce point de vue, il n'y a pas photo entre Sybase ASE et Sybase IQ. Le stockage vertical réduit le nombre d'accès au disque, et est donc adapté à la recherche rapide d'informations, mais il ne répond pas aussi bien à la problématique de la mise à jour. » La précédente start-up de Michael Stonebraker, Streambase, dominait le marché du traitement des événements complexes, qui fait appel à des technologies capables d'analyser d'importants flux de données et d'y appliquer des règles en temps réel. Un marché de plus en plus lorgné par les grands acteurs du middleware, tels que BEA, Oracle, Tibco, Sun...