Des chercheurs grenoblois ont présenté jeudi un papier peint décrit comme « révolutionnaire » qui permet de filtrer les ondes électromagnétiques d'un réseau local sans fil (WiFi) ou d'un téléphone portable, sans perturber les ondes de la radio ou des fréquences de secours. Développé par les chercheurs de l'institut polytechnique Grenoble INP et du Centre technique du papier (CTP), ce produit devrait être commercialisé début 2013 par le groupe finlandais Ahlstrom, qui en a acheté la licence exclusive.
D'une apparence banale, le papier peint est recouvert de motifs tracés à l'encre conductrice (contenant des particules d'argent) qui permettent de « filtrer jusqu'à trois fréquences à la fois », a expliqué Pierre Lemaitre-Auger, enseignant-chercheur à Grenoble INP, au cours du forum 4i de Grenoble.
Le papier peint a été conçu par un doctorant de Grenoble INP, aidé de trois autres chercheurs. Son premier objectif est de permettre une meilleure protection des données d'un réseau informatique connecté en wifi. « Un réseau WiFi est muni de protections qui peuvent être craquées par des petits malins. Si vous mettez du papier peint sur les murs entourant un bureau ou un appartement, votre WiFi marche bien mais il ne peut plus être piraté », a souligné M. Lemaitre-Auger.
Une protection pour les personnes sensibles
Le papier peint peut aussi être utilisé par des personnes souhaitant se protéger des ondes électromagnétiques. « Beaucoup de gens sont intéressés par les problèmes d'électrosensibilité, par le fait que les ondes seraient dangereuses pour la santé », a noté le chercheur. Sans se prononcer sur le fond du débat, il a souligné que ce papier peint offrait « aux gens qui le souhaitent la possibilité de se prémunir et d'avoir un très faible niveau d'ondes dans leur appartement ». Il pourrait ainsi être utilisé dans des hôpitaux, des salles de spectacles ou pour protéger des chambres à coucher.
Quant au prix de ce papier peint anti-wifi, il devrait être « raisonnable », c'est-à -dire « équivalent à celui d'un papier peint classique de moyenne gamme », selon M. Lemaître-Auger.
La technologie développée pourrait en outre aussi être utilisée sur des revêtements de sol, des plafonds ou des fenêtres, selon Guy Eymin Petot Tourtollet, du CTP.