Pour beaucoup de cadres, notamment techniques, le passage par un MBA est souvent la clé pour accéder à des postes de direction. Cela a notamment été le cas de Laurent Singer qui a témoigné dans CIO.PDF 80. Mais un MBA est très onéreux. Est-ce dans ce cas un investissement rentable ? Est-il à ce point indispensable ? Des cadres dirigeants étant par principe ceux sur qui repose la rentabilité d'une entreprise, cette question est pour le moins basique. Mais la réponse de Mariana Zanetti dans Le MBA est-il un investissement rentable ? peut surprendre. Cet ouvrage vient de paraître chez Maxima / Laurent Du Mesnil Editeur.
L'auteur ne remet pas en cause la qualité des enseignements. Celle-ci reste indéniable pour l'auteur qui a suivi l'un des MBA les plus prestigieux. Mais elle accuse les écoles de commerce de survendre (et beaucoup trop cher) un savoir qui est aujourd'hui accessible par bien d'autres moyens. Le prix de la formation elle-même est une chose mais l'investissement personnel exigé de la part des élèves est également important. Du coup, des opportunités de carrière peuvent s'échapper pendant que l'élève se consacre à sa formation. Et le diplôme, même un MBA, n'est plus du tout une garantie d'emploi suffisante. D'autant que le modèle intellectuel du MBA, celle de l'étude de cas issu du passé et considérée comme reproductible, n'est plus du tout adapté à notre monde post-industriel.
Un MBA n'entraine pas de rémunération supérieure à la moyenne
Bref, d'une part, la corrélation entre niveau de rémunération supérieur à la moyenne et détention d'un MBA n'est pas une causalité entre l'obtention d'un MBA et celle d'un meilleur salaire ; d'autre part la croissance du salaire ne compense pas l'investissement et celui-ci n'est donc pas rentable. Enfin, il existe d'autres manières d'obtenir des savoirs plus utiles à sa carrière et à ses employeurs pour beaucoup moins cher.
L'ouvrage se lit facilement, tel un véritable thriller économique. Il démonte une à une les idées fausses, explicite les raisonnements biaisés et, surtout, finit par donner les véritables solutions, celles qui permettront en effet de progresser dans la hiérarchie... sans MBA. Les petites citations en ouverture de chaque chapitre participent au climat général, sans langue de bois. Cet ouvrage, destiné à tous ceux qui envisagent d'investir temps et argent dans une telle formation, est salutaire.
Un MBA, pourquoi faire ?
Un ouvrage assassin sur la voie royale des cadres dirigeants vient de paraître chez Maxima. En cause : un prix injustifié, une absence de rentabilité mais pas des enseignements de qualité.