L’humour anglais est souvent lié à l’absurde et la dernière bourde des services sanitaires britanniques s’en rapproche. Face à une deuxième vague de Covid-19, le gouvernement recense les cas contact, c’est-à-dire des personnes qui ont été en lien avec des gens testés positifs au Covid-19. Or entre le 25 septembre et le 2 octobre, plusieurs milliers de personnes n’ont pas été averties qu’elles avaient côtoyées des gens testés positifs.
Un problème technique a été identifié dans la nuit du vendredi 2 octobre dans le processus du chargement des données des tests positifs issus des laboratoires dans les tableaux de bord de notification, explique Michael Brodie, directeur général par intérim de la santé publique anglaise (PHE). « Après une enquête rapide, nous avons identifié que 15 841 cas entre le 25 septembre et le 2 octobre n'ont pas été inclus dans les cas COVID-19 quotidiens rapportés ».
Excel mal taillé pour le recensement des cas contact
Si l’administration parle d’un problème informatique, elle est moins explicite sur les détails. La raison est plus basique et dramatique : la mauvaise utilisation d’Excel. En effet, le PHE aurait utilisé les colonnes du tableur pour transférer les résultats des tests de laboratoires. Or, le nombre maximum d’entrées pour colonnes a été atteint, car Excel ne gère que 16 384 colonnes.
Autre explication avancée par la BBC, toujours liée à Excel, les résultats des tests ont été automatiquement récupérés au format CSV par PHE auprès de divers laboratoires d'essais commerciaux, et stockés en lignes dans un ancien format Excel .XLS qui limitait le nombre de lignes à 65 536 par feuille de calcul, au lieu de la limite d'un million de lignes offerte par le format de fichier moderne .XLSX. Selon la BBC, chaque résultat de test occupait plusieurs rangées, de sorte que la limite réelle était d'environ 1 400 par feuille, et qu'après ce seuil, les enregistrements étaient simplement laissés de côté et non comptés lors de leur importation.
Le ministre de la santé, Matthew Hancock, n’a pas mentionné Excel dans son discours à la Chambre des Communes. Il a préféré indiquer que le « téléchargement des données » n’avait pas d’incidence directe sur l’épidémie au sein des établissements de santé et les écoles ». La direction de la santé a précisé dans son communiqué que les cas contact oubliés « ont été pris en charge dès 1 heure du matin le 3 octobre et une priorisation de la recherche des personnes ». Soit un total de 48 000 personnes.