La déflagration des actions de piratage ayant perturbé la campagne des dernières élections présidentielles américaines n'a pas fini de se faire ressentir. Afin d'éviter que de telles actions - dont certaines ont également visé la France avec les Macron Leaks - ne se reproduisent, un projet à but non lucratif baptisé Defending Digital Democracy (DDD) a été mis sur pied. Co-dirigée par Robby Mook et Matt Rhoades, respectivement directeurs de campagne d'Hillary Clinton en 2016 et de Mitt Romney en 2012, cette initiative bénéfice du soutien de l'université d'Harvard, et plus particulièrement du Belfer Center for Science and International Affairs, co-dirigé par Eric Rosenbach, ancien secrétaire assistant au département de la Sécurité Intérieure des Etats-Unis.
Les principaux objectifs du projet Defending Digital Democracy sont la lutte contre les cyberattaques et la désinformation visant les campagnes électorales. « Le projet vise à identifier et à recommander des stratégies, des outils et des technologies pour protéger les processus et les systèmes démocratiques contre les attaques cybernétiques et d'information. En créant une équipe unique et bipartite composée d'opérateurs politiques et de leaders sur le monde de la sécurité cybernétique et nationale, DDD a l'intention de proposer des solutions concrètes à un problème urgent », indique un communiqué.
La NSA aussi au comité de surveillance de la DDD
Outre Robby Mook et Matt Rhoades, deux grands avocats démocrate et républicain sont également impliqués au projet, à savoir respectivement Marc Elias de Perkins Cole et Ben Ginsberg de Jones Day. Mais ce n'est pas tout, car un comité de surveillance a également été créé dans lequel on trouve des responsables IT, cybersécurité et de la sécurité nationale dont l'ancien ambassadeur américain aux affaires politiques spéciales Stuart Holliday, l'ancienne directrice de la direction de l'information de la NSA Debora Plunkett ou encore les RSSI de Google et de Facebook, Heather Adkins et Alex Stamos. Le géant des réseaux sociaux est d'ailleurs en première ligne pour l'initiative Defending Digital Democracy. Il a en effet versé 500 000 dollars à titre de financement initial.
« Les cyberattaques contre les campagnes et les élections constituent une menace pour notre démocratie et affectent les personnes de tous les bords politiques », a par ailleurs expliqué Matt Rhoades. « Les acteurs étrangers pourraient cibler n'importe quel parti politique à tout moment, ce qui signifie que nous devons tous travailler ensemble pour résoudre ces vulnérabilités. Ce projet réunira non seulement des partis et des idéologies différents, mais des experts de la cybersécurité, de la sécurité nationale, de la technologie, et l'administration des élections pour faire une différence. »