Alors que le marché du disque dur ne faiblit guère (voir illustration ci-dessous), la course aux téraoctets se poursuit avec notamment une unité de 16 To chez Toshiba à destination des baies de stockage et des serveurs. Si les prix baissent, les capacités augmentent toujours. Scellé à l’hélium, pour rappelons le limiter les vibrations et les frictions lorsque les plateaux tournent, le MG08, annoncé en janvier dernier par Toshiba, est désormais disponible sur le marché français, nous a indiqué Hubert de Montaignac, directeur commercial pour l’Europe du Sud chez Toshiba Europe. Proposé au format 3,5 pouces avec une vitesse de rotation de 7200 t/m, le disque dur MGO8 est disponible en plusieurs capacités : 16 To pour commencer et ensuite 4, 6 et 8 To avec des interfaces Sata et SAS, précise Rainer Kaese, senior manager chez Toshiba Electronique Europe. Signalons que la gamme 2,5 pouces AL Series – avec une interface SAS uniquement – affichant des vitesses de rotation de 10,5 et 15 000 t/m ne sera pas renouvelée. Elle sera encore disponible 5/6 mois [5 à 6 ans me reprécise Toshiba ?] au catalogue du fournisseur avant un clap de fin définitif. Les SSD sont aujourd'hui proposés à des tarifs beaucoup plus compétitifs avec des capacités similaires. Et le passage au NVMe a de plus décuplé les performances de ces derniers.
Le marché des disques durs se porte bien, tout comme celui de la bande. (Cliquer sur l'image pour l'agrandir).
Pour vendre son MGO8 de 16 To, Toshiba met bien sûr en avant ses performances 262 MiB/s en lecture comme en écriture selon le fournisseur, mais également sa consommation en baisse grâce à l’utilisation de l’hélium – un gaz plus léger - dans un boîtier scellé à la place de l’air. Toshiba annonce une consommation de 4 W pour le modèle Sata et 4,2 W pour le SAS (deux canaux de 2v contre un seul pour le Sata) alors que les disques durs tournant également à 7200 t/m consommaient de 10 à 20 W il y a 10 ans, selon Rainer Kaese. Livré avec une garantie de 5 ans et 2,5 millions d’heures de fonctionnement, le MGO8 intègre un capteur baptisé Helium Fill Sensor afin de détecter les fuites d’hélium dans le boîtier scellé. Si la quantité de gaz approche les 70%, un avertissement est envoyé à l’administrateur afin de sauvegarder les données et en dessous de 45% le disque dur est bon pour le rebut.
Jusqu'à 40 To dans un disque dur
Avec ses 16 To, reposant sur 9 disques (1778 Go par plateau) et 18 têtes de lecture, le MG08 n’a toutefois pas atteint les limites en terme de capacité. Rainer Kaese annonce des capacités à venir de 18 To avec la technologie SMR (Shingled Magnetic Recording) en 2020, et même 20 à 22 To en MAMR (Microwave-Assisted Magnetic Recording). Si le MGO8 exploite aujourd’hui le TDMR (Two Dimensional Magnetic Recording), Toshiba travaille déjà sur les deux autres technologies, et même sur le HAMR (Heat-Assisted Magnetic Recording) pour augmenter encore la capacité des plateaux. Et les 40 To sont même envisageables en 2025 avec le même form factor. « Il n’y a en fait pas vraiment de limite théorique en terme de capacité, tant que les clients sont prêts à payer », explique le responsable de Toshiba. La concurrence emmenée par Western Digital et Seagate n’est pas en reste, puisque le premier a annoncé un modèle de même capacité, mais avec la très classique technologie PMR (Perpendicular Magnetic Recording) et le second en HAMR. Les disques durs ne sont donc pas prêts de disparaître, dans les datacenters et les NAS notamment, et la bande non plus, car avec de telles capacités, la sauvegarde et l’archivage deviennent problématiques.