Simplicité et efficacité. Deux mots qui définissent bien le datacenter de l'entreprise CFI, en région lyonnaise. Ultra modulaire, il est implanté au sein de l'activité économique rhônalpine pour répondre aux besoins croissants du cloud. « Depuis deux ans, la demande en hébergement et services cloud ne cesse de se développer », nous a expliqué Sacha Rosenthal, président du groupe CFI, la semaine dernière lors d'une visite du site. « Ce type d'offre représente désormais 30% des contrats signés en 2013 », précise-t-il. Créée en 1997, la SSII propose divers services informatiques : matériel, infogérance, intégration, consulting et hébergement. 

Modularité, éco performance, haute disponibilité, mais aussi budget serré, autant de contraintes auxquelles ont du s'adapter les ingénieurs de Schneider Electric pour satisfaire la demande de CFI lors de la conception du datacenter. Il faut dire que Sacha Rosenthal a imposé ses limites d'entrée de jeu : 2,5 millions d'euros, pas plus. Schneider Electric a donc fait le pari de la modularité et de l'adaptabilité. Une approche qui séduit tout de suite Sacha Rosenthal. « Le Groupe CFI est une PME régionale, nous voulions un datacenter de haute qualité, sans compromis technologique, mais il fallait aussi que ce projet reste accessible. Le concept modulaire, matérialisé par les briques de climatisation et d'alimentation, qui viendront s'ajouter en fonction des besoins des futures installations IT, est particulièrement adapté à notre modèle économique et a été à la base de la conception du datacenter ». Un investissement maîtrisé en fonction du remplissage du datacenter sans compromis technique et technologique. Au final, c'est un pari réussi pour Schneider. Coût total du chantier: 2,7 millions d'euros pour 10 mois de la conception à la livraison. 

Un système de refroidissement innovant

Le datacenter est composé d'un bâtiment principal intégralement dédié à la charge informatique. Les modules de refroidissement et l'alimentation électrique sont en effet placés à l'extérieur. Des bureaux et une salle de réunion sont aussi disponibles pour les personnels exploitants alors que 3 ou 4 personnes seulement sont présentes sur site en permanence. « Nous n'avons pas besoin de grand monde sur place. Les bureaux de CFI se trouvent à une dizaine de minutes du site et la plupart des pannes peuvent être gérées depuis un ordinateur », déclare d'ailleurs le responsable du site. Point d'orgue de la visite, le refroidissement du centre est assuré par un système de Free-cooling indirect à l'air, breveté par Schneider Electric. L'EcoBreeze, de son nom, permet d'éviter toute contamination ou pollution des salles blanches par de l'air extérieur grâce à un circuit fermé. Ce dispositif, lui aussi adaptable en fonction du nombre de serveurs installés, permet de bénéficier dans 95% du temps des conditions climatiques de la région pour refroidir le centre de donnée en utilisant l'air extérieur sans contact, ou grâce à un complément adiabatique (pulvérisation d'eau sur l'échangeur lors des périodes plus chaudes).
L'EcoBreeze est un système de refroidissement par air qui permet aux salles blanches de ne rentrer à aucun moment en contact avec l'air extérieur.

Des performances qui varient bien évidemment selon la région. Le principe est simple mais ingénieux. La hauteur de 6,5m de plafond dans les salles de serveurs permet de collecter la chaleur dégagée par les baies vers le système de refroidissement EcoBreeze. L'air chaud ainsi collecté passe par un système de refroidissement à air froid, sans contact avec l'extérieur.[[page]]
Pour pallier les grosses chaleurs de l'été, le centre de calcul dispose malgré tout d'un compresseur et d'une climatisation traditionnelle. Un dispositif qui permet en outre d'assurer la redondance du centre. A l'avenir, ce n'est plus 1 seul mais 4 châssis EcoBreeze 400 kW de refroidissement, redondants et indépendants équipés chacun de 8 modules de puissance qui seront installés autour du centre de calcul.

Des modules d'alimentation en énergie à la demande

En termes de modularité, les dispositifs d'alimentation électrique du centre ne sont pas non plus en reste. Baptisés PowerTrain, ils s'intègrent à l'extérieur du bâtiment selon la quantité d'énergie requise pour le bon fonctionnement de celui-ci. Si un seul bloc est présent sur place à l'heure actuelle, plusieurs autres devraient ainsi faire leur apparition dans les mois à venir. « Le fait de proposer des solutions modulaires est une vraie valeur ajoutée car nous répondons de manière très précise aux besoins de nos clients. Il faut ajouter que nous bénéficions aussi de toute la puissance de nos départements de R&D, ce qui permet de proposer une solution « sur-mesure » à partir de briques standardisées, donc plus fiables et plus faciles à maintenir dans le temps », ajoute Damien Giroud, responsable solutions datacenter chez Schneider Electric. Conçus et fabriqués dans l'usine de Schneider Electric à Fabrègues (34), les modules en béton et leurs équipements ont été assemblés et pré-testés à l'usine avant d'être acheminés sur le site, permettant un gain de temps non négligeable lors de l'installation.

Les blocs PowerTrain de Schneider Electric sont assemblés directement en usine et installés rapidement sur le terrain.

Du côté de la gestion des dispositifs, CFI a également opté pour une solution Schneider. StruxureWare for Datacenter permet l'optimisation, la disponibilité et l'efficacité des installations de la salle informatique. Ainsi, l'alimentation électrique, le refroidissement de la salle, la température de chaque baie, la place disponible, la sécurité ou encore le calcul du PUE sont vérifiables en temps réel. Le centre prévoit d'ailleurs une empreinte énergétique inférieure à 1,25%. Si un seul transformateur suffit pour le moment à l'alimentation du centre, lorsque celui-ci sera plein, ce sont 5 PowerTrain qui seront en place pour une puissance délivrée de plus de 2 MW redondants. Cinq groupes électrogènes de 400 kW avec une autonomie de 48 h minimum assureront bien entendu la redondance du réseau. 


L'accent sur la sécurité des données

L'accessibilité des données est assurée par la redondance du réseau grâce à double arrivée de fibres optiques. La zone choisie pour l'implantation ne doit d'ailleurs rien au hasard, celle-ci étant éloignée de tous risques naturels ou liés à l'activité humaine.
Le bâtiment bénéficie en outre d'une sécurité contre l'intrusion assurée par des caméras et barrières infrarouges, des détecteurs volumétriques, un contrôle d'accès biométrique mais aussi d'une protection incendie par brouillard d'eau. Une sécurité nécessaire pour protéger le site qui devrait accueillir à terme 220 baies Netshelter Schneider Electric, 42U. L'alimentation se fait quant à elle grâce à des racks de type Canalis permettant l'ajout ou le retrait de disjoncteur sans perturbation informatique. Chaque rack est d'ailleurs équipé de prises intelligentes rPDU de Schneder Electric permettant de mesurer la consommation de chaque rack via le logiciel dédié. 

Pour le moment, l'offre semble déjà séduire: près de 200 clients sur les 1 400 que compte CFI ont déjà signé pour une offre. L'objectif fixé par l'entreprise n'en demeure pas moins de 100% des clients dans le cloud d'ici 4 ans. Le centre devrait officiellement être mis en service en novembre prochain.