Si les géants américains du cloud ont déjà un pied en France, en direct ou via des partenaires, le marché français reste encore ouvert à toutes les initiatives. BT Blue (ex Bretagne Télécom), Cheops, Ikoula ou encore OVH l'ont bien compris avec des propositions spécialement taillées pour les entreprises françaises. La société de services IT Helpline arrive à son tour sur ce segment dit du cloud de proximité avec des offres IaaS, infogérance et un accompagnement technique. Baptisé Infra par Helpline s'appuie sur deux datacenters situés en région nantaise, explique un communiqué de presse du fournisseur.
« Lorsque nos clients choisissent de nous confier leur infrastructure, ils peuvent visiter nos datacenters et rencontrer les équipes d'exploitation sur nos centres de services », assure Gaëtan Guilleux, en charge de l'offre Infrastructure chez Helpline. Le responsable poursuit en indiquant que « cette approche est à l'opposé de celle des géants du marché, qui se basent sur des catalogues d'offres, des cases à cocher et une relation client standardisée. Nous construisons nos offres en collaboration avec nos clients. » Une bien belle explication, mais la force du cloud computing développé à l'origine par AWS, c'est justement cette industrialisation des ressources avec des tarifs précis et évolutifs.
Bare-metal, VM ou container
Cette industrialisation des solutions, avec le choix entre différentes plateformes matériels (x86, ARM, GPU, FPGA...), bare-metal, VM ou containers, n'est pas à la portée de tous. C'est ce qui explique l'absence de leader européen du cloud capable de contrebalancer les offres clef sen mains d'AWS, Azure ou GCP épaulées par des frameworks IoT, lA ou analytique. Une alternative européenne baptisée Gaia-X a bien été lancée à l'initiative de la France et de l'Allemagne, mais quand on liste les noms des 159 adhérents à ce jour, on retrouve avec surprise Alibaba Cloud, Amazon, Google Cloud, IBM, Microsoft, Palantir, Oracle, Salesforce ou encore VMware juste après les membres fondateurs. Le métacloud censé devenir une alternative aux géants américains et chinois pour assurer une gouvernance européenne des données a déjà du plomb dans l'aile. Rien de bien surprenant quand on se souvient que parmi les 52 experts réunis au sein du conseil IA de la Commission Européenne, on retrouvait déjà Element AI, Google et IBM. Une confirmation du déclassement numérique de l'Europe. Les initiatives de cloud de proximité portées par Helpline, Ikoula ou Cheops sont donc à considérer puisque le métacloud Gaia-X de Bruno Lemaire n'a plus grand-chose d'Européen.