A l'heure où les gouvernements s'interrogent sur l'impact de l'intelligence artificielle et l'automatisation sur le monde du travail, le secteur du recrutement a déjà franchi le pas sur ces innovations. C'est le cas du groupe Randstad qui vient d'annoncer le déploiement de son chatbot de recrutement au niveau national. Baptisé Randy, il a été testé pendant le dernier semestre 2018 en initiant 30 000 conversations et en échangeant plus de 400 000 messages avec des candidats.
Concrètement, Randy a été conçu en collaboration avec la société Illuin Technology (où Randstad est entré au capital en septembre 2018). Ce chatbot propose un parcours candidat gamifié (jeux adaptés et QCM) en intégrant des modules conçus par la start-up Pymetrics (Randstad est un des investisseurs au même titre que Salesforce et Workday), spécialisée dans les neurosciences appliquées à l'évaluation des candidats. L'application est accessible sur Facebook Messenger et sur le site web de Randstad.
Un complément à l'interaction humaine
Après un dialogue avec les postulants, Randy propose un scoring de la candidature poussé ensuite aux consultants Randstad. Ils retiennent les profils qui répondent le mieux aux besoins de recrutement. Les retenus sont recontactés dans les 48 heures par un consultant. Ce dernier peut ainsi se concentrer sur l'entretien et l'évaluation finale des candidatures.
Fort des retours d'expérience, le groupe de recrutement a décidé de généraliser Randy et mieux encore de le spécialiser. Randstad annonce le lancement de Randy Médical, déclinaison à destination du monde médical. Le chatbot se focalise sur 5 qualifications : infirmier, aide-soignant, auxiliaire puériculture, masseur-kinésithérapeute et médecin. Ce secteur est en forte pénurie de candidats, l'enjeu est donc d'identifier et de recruter de nouveaux profils et notamment la jeune génération de professionnels de santé plus à l'aise avec les environnements digitaux et les réseaux sociaux en particulier. La phase de test de Randy Médical a été prometteuse, en 6 mois, 1800 conversations ont été initiées, 350 pré-sélections et 17 minutes d'échanges en moyenne par les candidats. En 2019, l'objectif est de pré-recruter au moins 1000 candidats.