"Je commence le premier Août," a déclaré Sam Muirhead. Le berlinois de 28 ans, originaire de Nouvelle Zélande et intéressé depuis de longues années par la technologie Open Source et la philosophie sous-jacente, prévoit d'abandonner tout produit sous le coup de "copyright" pendant un an. Son but ? Vivre uniquement de produits Open Source et faire découvrir à tous le principe et les avantages de ce type de partage. De l'informatique à sa brosse à dents en passant par son téléphone mobile, ses codecs vidéos ou encore sa bière ou son papier toilette, le jeune cinéaste de 28 ans est cependant bien conscient des difficultés à venir.

Le soutien des hackers de Berlin


Sam Muirhead, pour mener à bien son expérience, envisage de devenir un "Linux nerd". Il lui faudra en effet abandonner un certain nombre de logiciels qu'il a pris l'habitude d'utiliser au fil des ans. Pour réaliser ses vidéos hebdomadaires, il lui sera ainsi impossible d'utiliser Final Cut Pro d'Apple. "La course sera très serrée entre Lightworks et NovaCut" a t il déclaré, ajoutant que ce serait probablement NovaCut qui serait utilisé, Lightworks ne fonctionnant que sous Windows. Du côté de sa caméra aussi, des changements sont prévus afin d'en tirer une vidéo dont le codec soit libre. Actuellement, la vidéo est en H.264, un format protégé. Pour résoudre ce problème, c'est sur la communauté des hackers c-base de Berlin que le jeune homme peut compter pour lui proposer une solution de haute qualité la plus ouverte possible.

Toutefois, certains problèmes de taille se posent à Sam Muirhead. Si celui-ci avait déjà pu apercevoir une maison totalement Open Source, le berlinois s'empresse de préciser que celle-ci était un modèle réduit d'un mètre cube. Suffisant, néanmoins, pour lui permettre de s'en inspirer et d'adapter son intérieur autant que possible. "Une solution provisoire en attendant une meilleure alternative". Certaines facettes de l'expérience ne rendent par ailleurs pas Sam Muirhead très impatient. Ainsi, il devra déterminer une manière d'utiliser un papier toilette ad hoc. "Un processus intéressant mais qui pourrait s'avérer douloureux", a t il affirmé. A l'heure actuelle, il envisage de trouver un moyen de recycler ses déchets de papiers... Concernant la santé Open Source, il s'en passera; celle-ci pourrait le conduire "à des résultats quelque peu ridicules" a-t-il noté.

Berlin, la ville parfaite pour une telle expérience


Berlin est la ville parfaite pour un projet comme celui-ci, a t-il dit. "Ce ne serait pas possible en Nouvelle-Zélande". Seuls les habitants et l'atmosphère de la capitale allemande ont rendu un tel projet possible". La ville regorge en effet d'initiatives communautaires. Le repaire des hackers c-base, mais aussi le MakerLab, où les intéressés peuvent collaborer sur le prototypage et la fabrication de nouveaux produits, ou encore les fermes ouvertes, dans lesquelles les participants développent et partagent la nourriture.

Un projet financé via le crowdfunding


Toutes les conceptions de produits qui émergeront de son projet, Sam Muirhead projette de les partager avec le reste du monde via Internet. Si il met au point des chaussures, il mettra à disposition des internautes le processus de fabrication et la documentation nécessaire. Pas encore sûr de la méthode qu'il suivra, le berlinois envisage toutefois de refondre son blog pour en faire une plateforme de collaboration en ligne, pour favoriser l'implication d'une communauté. Pour tous les produits qu'il ne trouvera pas sans licence, le personnage prévoit d'utiliser le partage. "Les voyages en avion seront par exemple remplacés par l'auto-stop", déclare t-il ainsi dans une vidéo présentant son projet.

Pour se donner les moyens de vivre pleinement son expérience, Sam Muirhead procède actuellement à une campagne de don sur le site de crowdfunding IndieGoGo. À l'heure actuelle, il a généré un peu plus de 1000 $. "S'il n'y a pas d'argent, le projet ne sera peut être pas aussi amusant et intéressant, mais il sera plus comme un projet de loisir à temps partiel," a t-il dit, ajoutant qu'il irait jusqu'au bout de son plan, même si l'objectif des $ 20,000 n'était pas atteint.

A suivre...