Les nuages noirs continuent de s'accumulent au-dessus de la tête d'Uber. Des procédures d'assignation en France aux Prud'hommes pour requalification de contrats de ses chauffeurs en salariés, en passant par des pertes annuelles abyssales en 2016 de 2,8 milliards de dollars, ou encore une accusation d'harcèlement sexuel portée par une ancienne ingénieur, Susan Fowler, le service américain de VTC traverse actuellement une sacrée de zone de turbulence.
La situation ne s'arrange pas avec la parution d'un article du New York Times montrant qu'Uber a, en toute connaissance de cause, enfreint les règles de l'Apple Store, en implémentant dans la version iOS de son app un outil de fingerprinting (mesure d'activité). Suite à sa découverte par les équipes de la firme à la pomme, une rocambolesque rencontre début 2015 entre Tim Cook et Travis Kalanick, respectivement CEO d'Apple et d'Uber, s'est déroulée. Une entrevue au cours de laquelle le dirigeant de la firme de Cupertino aurait sommé son homologue de retirer cet outil au risque de voir tout simplement l'app Uber délistée de son App Store. Compte tenu des enjeux, Travis Kalanick n'aurait pas tergiversé très longtemps pour accepter la proposition du dirigeant d'Apple.
Uber avide d'informations de localisation de ses utilisateurs
En agissant de la sorte, outre le fait d'avoir certainement froissé Apple, Uber a certainement aussi trahi les utilisateurs qui lui faisaient confiance en exploitant certaines de leurs informations personnelles à leur insu. Si dans un premier temps, il était question d'informations de géolocalisation, Uber a cependant clarifié la situation. « Nous ne traçons absolument pas la localisation et les informations des utilisateurs ayant effacé l'app », a indiqué un porte-parole d'Uber à Techrunch. « Comme l'indique le New York Times, c'est un moyen typique d'empêcher les fraudeurs de charger Uber sur un téléphone volé, d'enregistrer une carte de crédit volée, de prendre une course coûteuse et d'effacer le téléphone encore et encore. Des techniques similaires sont également utilisées pour détecter et bloquer des connexions douteuses pour protéger les comptes de nos utilisateurs. Être capable de reconnaître les fraudeurs connus lorsqu'ils tentent de revenir sur notre réseau est une mesure de sécurité importante pour Uber et nos utilisateurs ».
Le service de courses fait ainsi savoir que les informations personnelles remontées ont uniquement concernées celles liées au nombre d'installations et de désinstallations de ses apps iOS. Depuis, Uber s'est quand même intéressé aux données de géolocalisation de ses utilisateurs en permettant, depuis une mise à jour de fin 2016, de suivre leur localisation 5 minutes avant et après leur course. Une fonction activable cette fois seulement avec le consentement éclairé des individus.