En présentant ses résultats financiers pour le 1er trimestre 2014, SAP a braqué les projecteurs sur ses solutions dans le cloud. Ces services applicatifs ont généré 219 millions d'euros depuis début janvier, en incluant les abonnements et le support associé, soit une progression de 60% par rapport au 1er trimestre 2013. A l'inverse, les  ventes de licences classiques ont baissé de 5% à 623 millions d'euros. Le chiffre d'affaires total de SAP s'établit à 3,7 milliards d'euros pour le trimestre, soit une progression de 3% en un an (IFRS) à taux de change courant. Le bénéfice net s'élève à 534 M€ et la marge opérationnelle a gagné deux points sur un an, à 19,5% du CA.

L'éditeur allemand d'applications d'entreprise s'enorgueillit maintenant d'un revenu cloud annuel dépassant 1 milliard d'euros qu'il obtient en multipliant par 4 le total IFRS de ses abonnements cloud (221 M€) et des services associés (43 M€).

Croissance à 3 chiffres sur la France

En Europe, Franck Cohen, président de la région EMEA, a confirmé le rebond qu'il annonçait ces derniers mois. Hier matin, lors d'un point presse téléphonique, il a indiqué que la France avait enregistré une croissance très significative sur le trimestre, à 2 chiffres, et même à 3 chiffres en incluant l'énorme contrat CMA CGM. De même, l'Italie et l'Espagne ont connu leur meilleur 1er trimestre depuis longtemps. Sur les solutions cloud, les ventes ont progressé de 39% sur la région EMEA, avec une forte proportion de nouveaux clients.

La France enregistre aussi une croissance à 3 chiffres sur le cloud, mais en partant d'une base de référence modeste. Un certain nombre de signatures concernent des déploiements de 1er niveau qui peuvent se poursuivre sur d'autres processus d'ici la fin de l'année. « C'est vrai pour la partie CRM on-demand qui connait une croissance exponentielle, mais aussi pour Hybris (e-commerce) qui connait de très bon résultats, et sur Ariba ». Au niveau mondial, Hybris a été retenu par Boeing. Concernant Ariba, le président EMEA de SAP mentionne un accord cadre avec Accenture. La solution sera utilisée pour la gestion des achats de toutes les entreprises qui s'appuient sur Accenture au niveau hosting. De façon globale, « Ariba gère un demi trillion de revenus par an en termes de transactions », a indiqué Franck Cohen.

SuccessFactors retenu par Bureau Veritas

Interrogé sur l'organisation commerciale mise en place début janvier sur l'Europe - qui voit le Français Eric Verniaut chapeauter l'activité base de données et plateforme (notamment HANA mais aussi les outils d'analyse et de traitement big data) - Franck Cohen a également rappelé un deuxième changement. « L'ensemble des ressources cloud a été réintégré au sein des géographies », a-t-il expliqué. Ces structures étaient séparées depuis l'acquisition de SuccessFactors et d'Ariba. Elles reviennent maintenant dans les différentes régions, pilotées en France par Guillaume Rocher et à l'Europe par Steve Hurn, sous la responsabilité directe de Franck Cohen.
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L'offre SuccessFactors (gestion des ressources humaines) a réalisé une « excellente performance » en France, a indiqué le président EMEA, qui plus est « auprès de clients SAP et non SAP », a-t-il souligné. Bureau Veritas qui gère 65 000 employés sur 140 pays a notamment choisi l'offre en tant que solution « best of breed ». « Le produit de SuccessFactors intègre la partie paye, déjà localisée pour 27 pays et sur 50 pays d'ici la fin de l'année », a rappelé le président EMEA de SAP. « L'idée, c'est de faire basculer l'ensemble des modules RH dans le cloud ». Tout récemment, l'éditeur a également racheté Fieldglass, éditeur d'une solution spécialisée dans la gestion des intérimaires.

La Business Suite sur HANA hébergée par SAP

Du côté de l'ERP et plus largement de la Business Suite, l'adoption de la base de données en mémoire HANA se poursuit. Sur ce terrain, SAP a récemment fait une annonce « très importante » a rappelé Franck Cohen. La Business Suite (solution intégrée de gestion) peut être achetée et utilisée sur la base d'un abonnement, en étant hébergée sur les datacenters de SAP (sur un mode infogéré donc).

Au 1er trimestre, plusieurs clients français importants ont décidé de faire tourner la Business Suite sur HANA : L'Oréal (pour sa filiale américaine), Truffaut et Cofely Ineo, filiale de GDF Suez. Depuis le lancement de la base de données en mémoire, le marché français avait accusé un retard dans son adhésion au produit par rapport à d'autres filiales. « Cela va mieux », concède Franck Cohen qui reconnaît des signes encourageants. « Deux tiers des clients qui nous rejoignent dans le monde des PME/PMI font le choix de HANA », a-t-il cité en exemple. Pour ces PME, le choix concerne essentiellement l'offre All-in-One (version préparamétrée de l'ERP). Elles peuvent installer All-in-One au-dessus de HANA sur leurs propres serveurs, en interne, mais elles peuvent aussi l'utiliser sous forme de services, l'ERP étant hébergé chez des partenaires. « La différence, maintenant, c'est que l'on propose également ce mode hébergé aux grandes entreprises », a pointé Franck Cohen.Â