Bon premier trimestre 2011 pour l'éditeur SAP qui a augmenté ses ventes de logiciels de 26%, au niveau mondial, à 583 millions d'euros, par rapport aux trois premiers mois de 2010. Son chiffre d'affaires global a progressé de 21% sur la période, à 3,024 milliards d'euros (en incluant les activités de Sybase), dont 2,327 Md€ pour la partie licences et services associés.

En France, sa filiale affiche une croissance organique de 15% sur les ventes de licences (le chiffre d'affaires n'est pas communiqué) et de 9% au total. Une progression qui, contrairement aux résultats globaux, n'inclut pas Sybase, pointe Nicolas Sekkaki (en photo), directeur général de SAP France, pour souligner la performance réalisée par ses équipes « sur l'ensemble des secteurs et des produits », avec un bémol sur l'industrie et l'offre Business Analytics(*). Sur le trimestre, l'Hexagone se retrouve donc en phase avec les ventes de licences réalisées sur le marché EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique), ce dernier affichant une progression de 15% à taux de change courant et de 14% à taux de change constant, sur les trois derniers mois.

Six contrats dépassant le million d'euros

Ce matin, lors de la présentation des résultats trimestriels pour la France, Nicolas Sekkaki a rappelé les restructurations engagées sur l'approche commerciale des clients. Les comptes-clés (key accounts), qui regroupent les sociétés « ayant la volonté de mettre SAP au coeur de leur stratégie de développement », sont désormais au nombre de 44. Ce segment a enregistré une croissance de 21% sur la période. « Nous avons réalisé six affaires supérieures à 1 million d'euros, soit en un trimestre autant que la moitié de l'an dernier », indique le directeur général. Ces contrats ont à la fois porté sur des extensions de périmètre des applications installées (davantage d'utilisateurs), sur de nouveaux modules applicatifs pour de nouveaux usages et, pour certains, il s'agit de « winback » remportés sur Oracle.

Secteur public en poupe pour SAP France

Le secteur public a constitué l'un des points forts de la filiale sur le trimestre écoulé, dans trois domaines plus particulièrement. Le ministère des finances a d'abord confirmé l'extension du nombre d'utilisateurs sur le projet Chorus. SAP a par ailleurs poursuivi son avancée sur le terrain universitaire (pilotage de performances, mais aussi bientôt gestion de la vie scolaire et des étudiants) et dans le monde de la santé avec l'une de ses références majeures, l'AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris).

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« L'autre secteur qui nous a ravi ce trimestre, c'est celui de la finance/assurance sur lequel SAP est devenu incontournable », n'hésite pas à affirmer Nicolas Sekkaki. Sur ce terrain comme sur bien d'autres, l'éditeur a mis à l'oeuvre la fameuse « co-innovation » qu'il prône avec ses clients. Ensemble ils développent des fonctions qui permettront aux entreprises de faire la différence avec leurs concurrents. Le dirigeant de SAP France cite le cas de PostBank avec lequel un configurateur de produits a été réalisé. Autre exemple de co-innovation, dans l'agro-alimentaire cette fois, avec Danone, sur la traçabilité de l'empreinte carbone de chaque article.

Co-innovation, la propriété intellectuelle reste chez SAP

Sur ces opérations de co-innovation qui contribuent à apporter un avantage concurrentiel au client, quid de la propriété intellectuelle ? « Elle appartient à SAP », clarifie sans hésitation Nicolas Sekkaki. Sur les 10% du co-développement qui permettent à nos clients de se différencier, ils nous demandent de garder 12 à 18 mois d'avance » [avant que les innovations soient intégrées aux applications métiers s'adressant à tous les autres clients].

A propos du marché de la banque, Nicolas Sekkaki tient à rappeler que l'offre de SAP a évolué entre 2000 et 2003 vers une architecture orientée services, ce qui permet aux clients de ne choisir que certaines briques et de les intégrer avec leurs applications métiers internes. « C'est ce que nous avons fait à la Société Générale » qui a engagé un plan de refonte de sa filière financière avec l'objectif d'avoir une vision globale sur l'ensemble de ses filiales. « Nous avons signé au premier trimestre le démarrage de ce projet ».

(*) Sur le secteur de l'industrie et les produits de Business Analytics, SAP France enregistre une baisse à deux chiffres sur ses ventes.

Illustration : Nicolas Sekkaki, directeur général de SAP France.