Alors que les ventes d'AMD sur le marché américain viennent de dépasser pour la première fois celles d'Intel, ce dernier publie des résultats trimestriels à nouveau bridés par une capacité de production insuffisante.
Le chiffre d'affaires du groupe s'élève à 9,96 Md$, en progression de 18 % par rapport au troisième trimestre 2004. Le bénéfice net croît de 4,6 % pour atteindre 1,96 Md$. Sur les trois derniers trimestre, la progression du bénéfice n'a cessé de ralentir, passant de 26 % au T1, à 16 % au T2, pour finalement s'établir à 4,6 % au T3. Deux charges exceptionnelles ont pesé sur les profits d'Intel. La première, d'une valeur de 300 M$, est liée au règlement d'un litige avec MicroUnity. L'autre, s'élevant à 250 M$, est une taxe consécutive au rapatriement sur le sol américain de bénéfices réalisés dans les filiales étrangères, comme l'autorise le Job Creation Act.
La zone Asie-Pacifique est la principale contributrice au chiffre d'affaires du groupe : elle concentre 52 % des ventes réalisées au cours du trimestre, et voit son revenu progresser de 28 % sur un an. Une croissance liée à la forte demande pour les appareils mobiles et à une consommation importante en Inde et en Chine. L'Europe arrive en deuxième position, avec 20 % du chiffre d'affaires global, soit légèrement plus que la zone Amériques, qui réalise 19 % des revenus du groupe.
Toutes les gammes de produits ont rencontré une forte demande, trop forte même pour qu'Intel puisse la satisfaire intégralement. Au trimestre précédent, les usines n'avaient déjà pu fabriquer suffisamment de puces, ce qui avait incité le groupe à investir pour accroître ses capacités de production. Les difficultés d'Intel tiennent, en grande partie, à l'évolution des modes de fabrication et à l'utilisation de wafers (plaques de silicium) de 300 mm. Placé dans l'impossibilité d'honorer l'ensemble de la demande, le groupe se concentre sur les composants les plus rentables et diminue sa production de chipsets bas de gamme. Conséquence de ces difficultés, certains clients d'Intel commencent à constituer des stocks en anticipation d'un éventuel début de pénurie. Si ces phénomènes, pour l'instant marginaux, devenaient une tendance, Intel pourrait alors voir la demande pour ses produits se tasser.
Les prévisions de revenu pour le quatrième trimestre s'établissent entre 10,2 et 10,8 Md$. Une fourchette qui a déçu les observateurs qui tablaient sur un chiffre d'affaires compris entre 10,4 et 11,1 Md$. Réaction immédiate du marché boursier : l'action Intel a perdu 3 %.