Les sociétés de service en informatique (SSII) sont apparues dès que les ordinateurs sont passés des laboratoires de recherche aux divisions opérationnelles des entreprises, et qu'il a fallu réaliser des applications concrètes. Puis leur rôle a progressivement évolué avec le temps. Quel devra être le positionnement des SSII gagnantes de demain ?
Une évolution progressive
Au début de l'ère de l'informatisation des entreprises (années 50 et 60), tout était nouveau (techniques, langages), et il fallait tout créer (organisation, méthodes de travail, structure des équipes, documentation). Les sociétés de service (on les appelait SCI à l'époque) se sont créées en tant que fournisseurs de ressources humaines rares, difficiles à gérer et à intégrer dans la grille des salaires rigide des entreprises. Elles travaillaient en mode régie car le client possédait les machines (elles étaient souvent en location), voulait tout faire par lui-même et tout traiter au sein de ses équipes, avec un apport de personnel supplémentaire et spécialisé.
Progressivement, le rôle des sociétés de service a évolué, au fur et à mesure de la maturité acquise par les entreprises utilisatrices. La répartition des rôles a changé, les utilisateurs se sont recentrés sur leur domaine : ils veulent définir leurs besoins, garder la connaissance fonctionnelle de leur métier, avoir la maîtrise des calendriers, des coûts et des budgets.
Les sociétés de service ont également évolué en suivant plusieurs chemins : certaines se sont spécialisées dans un domaine (fonctionnel ou technique), d'autres sont devenues des généralistes, apportant leurs compétences (et leur main d'oeuvre) sur l'ensemble du cycle de vie des applications, d'autres enfin se sont concentrées sur un seul facteur, le coût, en apportant les ressources les moins chères possibles aux entreprises. D'où le développement des centres en nearshore ou offshore dans des pays où les coûts salariaux et d'infrastructure sont bien plus bas que les nôtres.
Le mode d'engagement des sociétés de service a aussi évolué : elles sont passées du mode régie (engagement de moyens) au mode forfait (engagement de résultats), à la demande de leurs clients voulant limiter les dépassements de budget et de délais. Non sans mal, de par le manque de maturité des informaticiens et des utilisateurs.
Pour poursuivre la lecture de la tribune de Michel Koutchouk, co-fondateur et directeur général d'Infotel, rendez-vous dans notre espace Blog.