(Source EuroTMT) C'est fait. Après neuf mois de bras de fer entre le gouvernement australien et Telstra, l'opérateur historique, ce dernier a fini par jeter l'éponge et a accepté les demandes des pouvoirs publics. En jeu, l'accès aux infrastructures de génie civil de l'opérateur télécoms pour permettre un développement plus rapide du projet de réseau public à très haut débit. Il y a un an, le gouvernement australien créait en effet la surprise en annonçant le lancement d'un réseau national financé uniquement sur fonds public. Une décision qui intervenait après des mois de négociations entre les opérateurs télécoms nationaux et les pouvoirs publics qui souhaitaient se contenter de soutenir leurs projets.Â
Mais l'incapacité des opérateurs à se mettre d'accord pour déployer un réseau national et les obstructions mises par Telstra, qui faisait bande à part, obligeaient l'Etat australien à changer ses plans.
Une agence publique pour porter le projet très haut débit
Au passage, le gouvernement, qui détient encore plus de 16% du capital de l'opérateur historique, se débarrassait de Sol Trujillo, le directeur général de l'opérateur (et ancien PDG de Orange SA) considéré comme le principal responsable de l'échec des premières négociations. Et dans la foulée, l'Australie annonçait donc la création d'une agence publique, NBN Co, en charge du développement du projet national estimé alors à 42 milliards de dollars australiens, soit 29,9 milliards d'euros, permettant de couvrir 90% de la population.
Depuis, le gouvernement australien négociait avec l'opérateur pour obtenir deux choses : l'accès de NBN Co au génie civil de Telstra et l'arrêt progressif du réseau historique en cuivre de l'opérateur au fur et à mesure du déploiement du nouveau réseau à très haut débit. Une négociation qui a donc duré neuf mois durant lesquels les successeurs de Sol Trujillo ont tout fait pour résister, amenant le gouvernement à les menacer de sanctions, comme l'interdiction de participer à l'attribution des futures fréquences réservées à l'Internet mobile à haut débit.Â
Illustration : Navire pour la pose de fibre optique entre les villes côtières australiennes, crédit photo Telstras
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Et finalement, c'est ce que Telstra a accepté ce week-end, mais au prix d'un gros chèque, de 11 milliards de dollars australiens, soit 6,17 milliards d'euros. Si cette somme rondelette va grossir le trésor de guerre de l'opérateur, car à la fin de son dernier exercice fiscal, son free cash-flow excédait les 4 milliards, cet accord va toutefois aboutir à une modification en profondeur du jeu concurrentiel dans les télécoms australiennes.
Pour de nombreux spécialistes, la détention par les opérateurs historiques du réseau local constitue en effet un atout décisif pour protéger leurs parts de marché et continuer à exercer une domination sur le marché du fixe. Pour Telstra, en perdant ce précieux actif, tout doit maintenant être reconstruit.
Ouverture à la concurrence
S'il a quelques années devant lui avant que le nouveau réseau national ne soit pleinement opérationnel, lui permettant de s'adapter à la nouvelle donne, l'opérateur historique va devenir un opérateur comme un autre. C'est donc sa capacité à offrir les bons services et contenus, au meilleur tarif, qui sera décisive. Un bouleversement qui permet aussi à ses concurrents d'avoir l'occasion de remettre en cause les positions de Telstra. La concurrence dans les télécoms australiennes devient ainsi une réalité.
Mais l'incapacité des opérateurs à se mettre d'accord pour déployer un réseau national et les obstructions mises par Telstra, qui faisait bande à part, obligeaient l'Etat australien à changer ses plans.
Une agence publique pour porter le projet très haut débit
Au passage, le gouvernement, qui détient encore plus de 16% du capital de l'opérateur historique, se débarrassait de Sol Trujillo, le directeur général de l'opérateur (et ancien PDG de Orange SA) considéré comme le principal responsable de l'échec des premières négociations. Et dans la foulée, l'Australie annonçait donc la création d'une agence publique, NBN Co, en charge du développement du projet national estimé alors à 42 milliards de dollars australiens, soit 29,9 milliards d'euros, permettant de couvrir 90% de la population.
Depuis, le gouvernement australien négociait avec l'opérateur pour obtenir deux choses : l'accès de NBN Co au génie civil de Telstra et l'arrêt progressif du réseau historique en cuivre de l'opérateur au fur et à mesure du déploiement du nouveau réseau à très haut débit. Une négociation qui a donc duré neuf mois durant lesquels les successeurs de Sol Trujillo ont tout fait pour résister, amenant le gouvernement à les menacer de sanctions, comme l'interdiction de participer à l'attribution des futures fréquences réservées à l'Internet mobile à haut débit.Â
Illustration : Navire pour la pose de fibre optique entre les villes côtières australiennes, crédit photo Telstras
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Et finalement, c'est ce que Telstra a accepté ce week-end, mais au prix d'un gros chèque, de 11 milliards de dollars australiens, soit 6,17 milliards d'euros. Si cette somme rondelette va grossir le trésor de guerre de l'opérateur, car à la fin de son dernier exercice fiscal, son free cash-flow excédait les 4 milliards, cet accord va toutefois aboutir à une modification en profondeur du jeu concurrentiel dans les télécoms australiennes.
Pour de nombreux spécialistes, la détention par les opérateurs historiques du réseau local constitue en effet un atout décisif pour protéger leurs parts de marché et continuer à exercer une domination sur le marché du fixe. Pour Telstra, en perdant ce précieux actif, tout doit maintenant être reconstruit.
Ouverture à la concurrence
S'il a quelques années devant lui avant que le nouveau réseau national ne soit pleinement opérationnel, lui permettant de s'adapter à la nouvelle donne, l'opérateur historique va devenir un opérateur comme un autre. C'est donc sa capacité à offrir les bons services et contenus, au meilleur tarif, qui sera décisive. Un bouleversement qui permet aussi à ses concurrents d'avoir l'occasion de remettre en cause les positions de Telstra. La concurrence dans les télécoms australiennes devient ainsi une réalité.