Le Syntec Numérique publie un Livre Blanc intitulé : « Transformer l'industrie par le numérique ». Il s'agit d'accompagner l'ambition des pouvoirs publics qui veulent relancer le secteur industriel en France et de donner des arguments aux adhérents du Syndicat. Les entreprises industrielles comme les autres doivent se réorganiser, faire évoluer leurs modèles économiques, réduire les durées de mise sur le marché de leurs produits, adapter leurs outils de production aux nouvelles demandes, conquérir de nouveaux marchés plus rapidement et plus facilement. Le numérique, c'est l'idée du Livre Blanc, doit tenir une place centrale dans cette mutation. « En tenant compte, précise Maurice Ricci (*) qui a piloté le texte, des grandes distorsions entre les tailles d'entreprise, en associant grands comptes ETI et PME».
Le texte du Syntec Numérique repère également une dizaine de technologies, dites, selon le mot à la mode « disruptives », donc susceptibles d'accélérer la transformation numériques. C'est d'abord le cas de l'impression 3D, également nommée « fabrication additive » bien adaptée à la fabrication de petites pièces, de produits unitaires et de prototypes. Le big data par ses traitements puissants permet de détecter les informations créant de la valeur et permet l'analyse en continu et en temps réel de l'environnement. Combiné à l'IoT, il permet le pilotage des usines par la donnée. Le Livre Blanc mentionne ensuite l'Internet des objets, le successeur du MtoM, qui présente deux avantages : la connexion par Internet de ces objets, et celle des usines rendant plus flexible la production.
Réalité augmentée et réalité virtuelle
Le Livre Blanc mentionne la mobilité, sans grande originalité, si ce n'est d'expliquer que l'opérateur de l'usine du futur sera mobile. La réalité augmentée, elle, trouvera des applications en milieu industriel en servant à ce même opérateur de guide dans certaines tâches. La réalité virtuelle aura sa place dans les phases de conception autour des prototypes numériques.
L'inévitable cloud computing prend place dans le texte plus par son modèle où on ne paye que le service consommé que par son lien direct avec l'industrie. Plus nouveau, la « cobotique », c'est-à-dire la robotique collaborative fait son apparition par sa capacité à associer un robot (pour les tâches répétitives) et un opérateur (pour les tâches complexes avec un savoir-faire spécifique). Enfin, le Livre Blanc mentionne les plateformes collaboratives en ligne, celles qui permettent de fluidifier les échanges entre l'entreprise et son écosystème.
Le Livre Blanc illustre ces thèmes par plusieurs retours d'expérience, c'est même la moitié de l'ouvrage. Un exemple, le groupe SEB qui a lancé des appareils ménagers connectés, puis initié un programme de recherche de recettes afin de fédérer tout l'écosystème culinaire sur une plateforme, avant de lancer la location de petits appareils puis la « réparabilité » par les consommateurs eux-mêmes.
(*) Maurice Ricci est PDG d'Akka et président du comité "industrie du futur" au Syntec Numérique