« Pendant plusieurs décennies, la DSI a présidé à la transformation de l'entreprise » a souligné Gérard Balantzian, chercheur et auteur d'ouvrages sur la Co-Gouvernance. Il s'exprimait à l'occasion de la conférence « Transformation de la DSI : accompagner et induire la transformation de son entreprise » organisée le 26 novembre 2013 par CIO en partenariat avec Capgemini, Microsoft, IBM, Contextor et Software AG.

En effet, l'informatisation a été le vecteur essentiel de la modernisation des entreprises. Malgré tout, le passage du « directeur informatique » au « directeur de système d'information » n'a pas toujours été accompagnée d'une vraie évolution du pouvoir dans l'entreprise. Et si le DSI est au coeur de la transformation, il en a d'autant moins, parfois, la maîtrise voire l'initiative que les directions métiers ont recours à des alternatives extérieures.

Le cloud, menace et opportunité pour les DSI

Ces alternatives extérieures sont d'autant plus simples à adopter qu'elles sont en mode « as a service », autrement, en mode cloud. Or le cloud est aussi une occasion pour les DSI de se délester d'un travail de soutier. Mobiles, réseaux sociaux et Big Data sont également et de la même manière autant des menaces que des opportunités. Pour Hugues Dollé, Directeur Commercial de Capgemini France, « la transformation des métiers doit être conçue pour capter des opportunités business via la transformation de la DSI, accélérée grâce aux technologies digitales ».

Transformer la DSI quand l'entreprise se transforme a été le thème de la première table ronde de cette matinée. Elle a permis de réunir les témoignages de Marie-Hélène Fagard, Expert IT et ancienne DSI d'Europcar, et Gérard Guinamand, DSI Energie Europe de GDF Suez.

Transformation de l'entreprise : parfois contre le DSI

Or la transformation de l'entreprise peut se faire contre le DSI. « Pour certains directeurs, aborder le changement ne peut que se faire sans la DSI, considérée comme has been sur le digital alors que la transformation ne peut se faire qu'en s'appuyant sur la DSI » a dénoncé Anne-Lise Touati, Directrice des offres Serveurs et Cloud de Microsoft France. Le vrai problème soulevé est classique : les débutants dans le digital ne voient que les opportunités, les experts les contraintes et les dangers.

Pour Philippe Deville, Big Data industry leader chez IBM France, « bien sûr que l'on aimerait que la DSI soit orientée information et stratégie mais, dans la pratique, son orientation est technique et ce n'est pas forcément mauvais. Avec l'océan de données qui déferle sur les entreprises, il faut des architectes de données comme il y a déjà des architectes applicatifs.

Françoise Mercadal-Delasalles, Directrice des Ressources du Groupe et de l'Innovation de la Société Générale, a été le « grand témoin » d'une véritable transformation, en l'occurrence celle de sa banque, autant au niveau DSI que métier.

Servir le métier en lui simplifiant la vie

S'intéresser au métier de l'utilisateur final est une clé de la transformation. Cela passe notamment par l'automatisation des processus et la réaffectation des utilisateurs sur des tâches à valeur ajoutées. « Nous déprolétarisons les utilisateurs tout en garantissant la qualité de service au quotidien » a souligné Patrick Lemare, CEO de Contextor.

La transformation passe aussi par l'intégration des nouveaux outils numériques et l'explosion de l'information client. Cela a été le sujet de la seconde table ronde de la matinée, avec les témoignages de Fabrice Benaut, CIO Global IFR Monitoring, Groupe GfK Consumer Choices, et de Georges Sawaya, DOSI de l'Argus de la Presse.

Pour un cockpit d'entreprise

Or, même si l'information s'accroit de façon explosive, elle doit demeurer disponible et exploitable. D'est un enjeu qu'Olivier Robert, Directeur Solutions Risque et Performance de Software AG, connait bien : « j'ai été, dans la première partie de ma vie professionnelle, pilote de chasse. Tout mon problème était de disposer dans mon cockpit de toutes les informations utiles pour réagir vite. De la même façon, les entreprises doivent disposer d'un cockpit de pilotage similaire ».