Depuis plusieurs semaines, les trois principaux constructeurs japonais de PC encombrent plus les pages saumon que la rubrique technologie. Les célèbres Vaio ont ainsi quitté le pavillon de Sony, les branches PC et terminaux mobiles de Fujitsu sont en cours de filialisation et Toshiba a renoncé à ses activités grand public (PC, TV et appliances domotiques) pour se concentrer sur le marché pro. Les PC portables Satellite, Portege et Tecra ont donc encore de beaux jours devant eux, nous ont expliqué William Biotteau, directeur de la BU PC BtoB, et Vincent Leroy, chef marché PC BtoB, chez Toshiba France. « On continue les PC pro et ils sont toujours fabriqués dans une usine Toshiba en Chine avec une conception au Japon », nous a indiqué le chef produit. « On est japonais mais on aime les choses simples », à la différence de certains concurrents qui font appel à la même brochette de sous-traitants pour fabriquer leurs PC.
Sur un marché difficile avec des ventes en baisse depuis trois ans, le constructeur suit deux tendances principales : l’ultraslim engagé il y a déjà quelques années par Intel avec son concept d’ultrabook, et les produits détachables pour répondre au succès passé des tablettes. La gamme de Toshiba s’est simplifiée avec un châssis identique – mais avec des matériaux plus ou moins nobles et des composants différents - pour ses différentes familles de produits à destination des TPE, des PME et des grands comptes : Satellite Pro en entrée de gamme, Portege en milieu de gamme et Tecra en haut de gamme. Pour la question de la pérennité de ces PC au catalogue, Toshiba s’engage sur 12 mois pour les Satellite Pro et 12 à 18 mois pour les autres. Ce renouvellement de début d’année suit bien sûr les arrivées de puces Intel avec les dernière Core-M et Core-i sur base Skylake. Pour simplifier le travail des DSI, Toshiba propose une même image disque pour ses PC qui peut bien sûr être adaptée par les clients selon leurs besoins. Dans le même souci de simplicité, le constructeur japonais propose un seul chargeur pour ses PC portables et la batterie amovible est commune à tous les modèles (13, 14 et 15 pouces). Même stratégie pour l’unique station d’accueil réservée aux modèles Portege et Tecra.
Un PC hybride conçu pour les cadres
Toshiba insiste beaucoup sur sa garantie qui assure le remboursement intégral en cas de panne après enregistrement préventif sur le site de la marque. « Un remboursement et pas un remplacement pur et simple, car c’est ce que préfèrent nos clients dans les entreprises », nous a assuré Vincent Leroy. Une garantie dommage avec bris d’écran est même proposée avec une limite d’une casse par an ou dommage accidentel (écran et châssis). Impossible connaitre le taux de retour exacts, Toshiba restant avare de chiffres précis et facilement vérifiables.
La charnière du Portege Z20t-C a été renforcée pour accueillir la tablette 12,5 pouces.
Dans cette nouvelle gamme pro, un produit sort un peu du lot, il s’agit du Portege Z20t-C, un PC hybride doté d’un écran tactile détachable d’une diagonale de 12,5 pouces. Vendu de 1100 à 1600 euros HT, ce produit d’image – 5 000 pièces par trimestre tout de même – concentre tout le savoir-faire du japonais. Une charnière solide, une dalle mate pour optimiser l’usage en extérieur, un clavier rétroéclairé équipé d’une seconde batterie, un port USB 3.0 type C (utilisable pour recharger le PC), des puces Intel Core-m (3,5 et 7) et un SSD M2 (de 128 à 512 Go). Ses principaux concurrents sont la Surface Book de Microsoft (moins bien équipée, pas de modem 4G par exemple) ou l’Elite X2 1012 de HPi (une tablette livrée avec un vrai clavier). Avec ses deux batteries, la Z20t accuse un poids de 1,48 k (699 gr pour la seule partie tablette) et propose, selon le constructeur, une autonomie de 18 heures (bench MobileMark 2012 de BapCo).
2016 année des Chromebooks
En complément, Toshiba ne délaisse pas le marché des Chromebooks (sur base Intel chez le japonais), même si beaucoup de POC réalisés pour des grands comptes dans l’énergie, le BTP ou la location de voitures tardent à se concrétiser. « Ces POC suivent en fait le déploiement des Google Apps dans ces entreprises. C’est une évolution naturelle avec une vraie remise en cause du traditionnel TCO appliqué aux PC portables », nous a assuré William Biotteau. « L’idée doit encore faire son chemin en interne, mais certains DSI y sont favorables ». Ce marché a représenté un millier de pièces pour le Japonais en 2015 mais cette année s’annonce meilleure au vu des déploiements de Google for Work dans les entreprises.