Une fois encore, ce sont les Etats-Unis qui proposent le supercalculateur le plus puissant du monde. Sequoia, du ministère américain de l'énergie (DOE), se place en tête du Top500, délogeant les fournisseurs asiatiques qui dominaient ce classement depuis un an et demi. Le nombre de processeurs recelé par Sequoia atteint 1,57 million de coeurs, ce qui lui confère une puissance de traitement de 16,32 petaflops, soit 1 000 000 000 000 000 (10^15) opérations en virgule flottante par seconde.
C'est en novembre 2010 que les Etats-Unis avaient perdu leur place en tête du classement, au profit du supercalculateur chinois Tianhe-1A. Six mois plus tard, celui-ci était à son tour été détrôné par le K Computer fabriqué, un HPC japonais fabriqué par Fujistu qui était depuis lors resté le plus puissant, pendant deux éditions semestrielles du Top500.  D'une puissance de 10,51 petaflops reposant sur 705 024 coeurs de processeurs Sparc64, ce dernier est maintenant passé à la deuxième place, tandis que le Chinois Tianhe-1A a glissé jusqu'à la cinquième place.
Un autre HPC américain dans le Top 3 :  le Mira
Sequoia est un système BlueGene/Q d'IBM fonctionnant sous Linux. Il exploite des processeurs Power BQC à 16 coeurs cadencés à 1,6 GHz. L'Administration nationale de sécurité nucléaire du ministère de l'énergie (DOE/NNSA) avait annoncé la construction du supercalculateur en février 2009. Installé au Laboratoire national Lawrence Livermore, le système a été mis à jour depuis sa première apparition à la 17ème place du Top500 en novembre 2011.
Sur le podium du classement semestriel de ce mois de juin, la troisième place est également occupée par un ordinateur américain : le Mira, du laboratoire national Argonne. Il s'agit encore d'un BlueGene/Q d'IBM, équipé de 786 432 coeurs et affichant une puissance de 8,16 petaflops. Le premier HPC américain du précédent Top500, le Jaguar, est maintenant à la sixième place.
Quatre HPC européens entrent au Top10
C'est donc une belle réussite qu'affichent les Américains avec cette édition qui marque aussi un retour en force des systèmes européens, selon les commentaires de ses auteurs. L'Europe a réussi à placer dans le Top10 plus de supercalculateurs que les autres continents, avec quatre systèmes qui font tous ici leurs débuts dans le classement. Le plus rapide est le SuperMUC allemand, à la quatrième place. Installé dans le centre de calcul Leibniz Rechenzentrum, situé près de Munich, il atteint une puissance de 2,9 petaflops en utilisant 147 456 coeurs. C'est le supercalculateur à base de processeurs Intel le plus haut placé dans ce Top500 de juin 2012.
Les autres HPC européens du Top10 sont italien (le Fermi à la septième place), allemand (le JuQUEEN en huitième position) et français (le Curie « thin nodes », neuvième).
252 supercalculateurs américains au Top500
Du côté des systèmes chinois, outre le Tianhe-1A, passé de la deuxième à la cinquième place, le Nebulae a glissé de la quatrième à la dixième position. Les Etats-Unis sont toujours le continent affichant le plus grand nombre de systèmes dans le classement : 252 sur 500. Ils sont suivis par l'Asie avec 121 machines et l'Europe avec 106 systèmes, chacun de ces continents ayant renforcé sa présence dans la liste, tandis que celle des Etats-Unis a perdu onze HPC depuis le classement de novembre dernier.
Globalement, le Top500 affiche une forte progression de ses performances, la capacité totale de calcul ayant fortement grimpé de 74,2 à 123,4 petaflops. Il y a un an, la capacité de traitement culminait à 58,7 petaflops.
Toutefois, une performance accrue va généralement de pair avec une augmentation de la consommation électrique. En moyenne, un supercalculateur du Top500 consomme 671,3 kW contre 634 kW il y a six mois et 543 kW un an plus tôt. Sequoia n'est pas seulement le plus rapide, mais il affiche aussi l'une des meilleures efficiences énergétiques, autour de 2 Gflops/watt. Une caractéristique qu'il partage avec les autres systèmes BlueGene/Q du classement.
Le supercalculateur Sequoia(*) affiche l'une des meilleures efficiences énergétiques (cliquer ici pour agrandir l'image)
58 systèmes exploitent des puces graphiques contre 39 il y a six mois
Pas plus Sequoia que les cinq autres entrants du Top10 n'utilisent des processeurs graphiques pour doper leurs performances. Néanmoins, la popularité de tels accélérateurs ou co-processeurs grandit, avec 58 systèmes les utilisant, contre 39 dans la précédente liste. Parmi eux, 53 utilisent des puces Nvidia, deux exploitent des processeurs Cell et deux autres des processeurs ATI Radeon. Enfin, l'un des nouveaux systèmes recourt à l'architecture MIC d'Intel lance officiellement aujourd'hui à l'ISC de Hamburg..IBM et Hewlett-Packard continuent à commercialiser l'essentiel des systèmes du Top500 à tous les niveaux de performance. Big Blue est toujours en tête avec 213 supercalculateurs dans la liste contre 138 pour HP.