Pour la 3ème fois consécutive, le Top500 place le Tianhe-2 à la première place de son classement bi-annuel des HPC dont la 43ème édition vient de sortir, à l'occasion de la conférence ISC'14 de Leipzig. Le maintien du supercalculateur chinois en tête résulte notamment de la progression modérée des performances HPC au niveau mondial ces derniers mois. Son record n'a de fait pas changé par rapport à juin 2013. Exploité par l'Université nationale des technologies (NUDT), le supercompter chinois affiche toujours une puissance de 33,86 Pflop/s en exploitant 3,12 millions de coeurs (Xeon E5-2692 12C à 2,2GHz d'Intel et Xeon Phi 3121P, interconnexion TH Express-2). Sa performance théorique s'établit à 54,90 Pflop/s.
En 2ème position, on retrouve aussi le Titan, le Cray XK7 du ministère américain de l'énergie situé au laboratoire Oak Ridge qui n'atteint qu'un peu plus de la moitié de la puissance du Tianhe-2 : 17,59 Pflop/s. En fait, sur les dix premiers du classement, un seul changement s'est opéré depuis le Top500 de novembre dernier, c'est l'arrivée en dixième position du Cray XC30, un supercalculateur installé dans une administration américaine dont l'identité n'est pas communiquée. Il affiche une puissance de 3,14 Pflop/s et supplante le HPC allemand qui se trouvait à cette place il y a six mois, le SuperMUC du LRZ (centre de calcul haute performance Leibniz). La participation au classement Top 500, volontaire, nécessite de s'appuyer sur le benchmark Linpack qui mesure la rapidité d'un système à résoudre une série d'équations linéaires.
62 systèmes exploitent des co-processeurs contre 53 il y a six mois
Pris dans leur ensemble, les 500 systèmes HPC du Top500 atteignent au total une puissance de 274 Pflop/s contre 250 Pflop/s il y a six mois et 223 Pflop/s il y a un an. Par rapport au dernier semestre, 37 systèmes ont une performance supérieure à 1 Pflop/s, soit 6 de plus, relèvent les organisateurs du classement. En dehors du Tianhe-2, le Stampede (7ème position) utilise aussi des processeurs Xeon Phi, tandis que le Titan (2ème) et le Piz Daint (6ème) recourent à des puces graphiques Nvidia. Au total, 62 systèmes exploitent des co-processeurs pour accélérer les calculs contre 53 il y a six mois. Parmi ceux-ci, 44 s'appuient sur des puces Nvidia, 2 utilisent des Radeon d'ATI et 17 ont maintenant choisi les Xeon Phi basés sur l'architecture MIC (many integrated core) d'Intel.
85,4% des supercalculateurs du Top500 sont basés sur des processeurs Intel, la part des puces Power d'IBM ne s'élevant qu'à 8% et celle des Opteron d'AMD à 6% (contre 9% la dernière fois). Du côté des constructeurs, c'est encore HP qui domine le classement avec 182 systèmes, même si IBM se rapproche avec 196 systèmes. HP a tout récemment annoncé deux nouveaux HPC, l'Apollo 8000, refroidi par eau à l'aide d'un système de tuyaux de cuivre, et l'Apollo 6000, refroidi par air, à l'occasion de sa conférence Discover, à Las Vegas (10-12 juin).
L'écosystème des fournisseurs de HPC se réunit en ce moment à Leipzig (Allemagne) sur l'événement ISC'14 (International Supercomputing Conference, 22-26 juin). Dans quinze jours, une partie d'entre elles se retrouvera en France pour la conférence Teratec, organisée par l'association du même nom, sur le campus de l'Ecole Polytechnique à Palaiseau.