Les 11ème Assises de l’Embarqué qui se sont tenues le 19 décembre 2018 au centre de conférences de Bercy sur le thème des systèmes cyber-physiques (CPS), systèmes embarqués connectés via des capteurs qui leur permettent d’interagir avec d’autres systèmes. L’événement, organisé par Syntec Numérique, Cap’Tronic et les pôles de compétitivité Aerospace Valley, Images & Réseaux, Minalogic et Systematic, a notamment mis l’accent sur la plateforme S3P (smart, safe and secure) qui vient d’être livrée pour concevoir et commercialiser rapidement des services connectés à l’Internet des objets. Le développement de cette plateforme IoT avait été lancé il y a 3 ans à travers la création du consortium S3P. Ce dernier réunit des fournisseurs de technologies - dont Ansys, Prismtech, Sysgo, Prove & Run, Trust in Soft, MicroEJ, Krono-Safe, List, NXP, STMicro, CEA et la fondation Eclipse - ainsi que des industriels (Airbus, Alstom, Altran, Safran, Schneider Electric, SurTec et Thales), sous l’égide de l’association Embedded France. Le projet a représenté 45 M€ d’investissement.
Les technologies utilisées dans la plateforme S3P ont été validées à travers des cas d’usage industriels couvrant différents domaines de l’IoT (aéronautique, automobile, ferroviaire, industrie, santé et domotique). Le projet avait plusieurs objectifs dont l'interopérabilité avec les autres plateformes majeures de l’Internet des objets. Il devait également permettre la portabilité des applications dans des environnements variés, notamment sur des infrastructures économes en ressources. La plateforme devait pouvoir garantir un haut niveau de sécurité et permettre le développement « de logiciels critiques d’un point de vue de leur sûreté de fonctionnement », souligne l’alliance S3P sur son site. Les applications réalisées doivent en particulier pouvoir s’intégrer dans des systèmes industriels respectant les normes les plus exigeantes de sûreté de fonctionnement.
Une plateforme validée avec Airbus et Alstom
Dans un guide de présentation, l'alliance S3P décrit les différents cas d'usage qui ont permis de valider la plateforme, par exemple dans le domaine de l’aéronautique, avec Airbus, et sur les systèmes de signalisation ferroviaire, avec Alstom. Thalès est intervenu sur les capacités d’interopérabilité multi-domaines sécurisée, d’une part, et d’autre part sur les systèmes temps réel distribués et reconfigurables. Altran a validé un cas d’usage dans l’e-santé lié au suivi individualisé des maladies chroniques. Il a également travaillé sur l’exploitation de la plateforme sur les systèmes de production de l’industrie 4.0. Le fabricant de semiconducteurs STMicrolectronics a pour sa part prototypé deux plateformes matérielles pour ses microcontrôleurs dans le domaine de la domotique sécurisée.