Après des années de mystère, le CEO d’Apple Tim Cook a confirmé que la société à la pomme travaillait bien sur un programme de voitures autonomes. L’idée n’est plus de proposer une voiture complète, comme cela a été un temps envisagé dans le cadre du projet Titan, mais de fournir des systèmes embarqués pour assurer l’auto-conduite.
C’est dans le cadre d’une interview le 5 juin dernier à Bloomberg Television que le dirigeant a répondu aux questions d’Emily Chang sur les projets de la firme. « Nous nous concentrons sur les systèmes autonomes », a ainsi déclaré Tim Cook. « C'est une technologie de base que nous considérons comme très importante ». C'est un effort comparable à « la mère de tous les projets d'IA », selon lui, « probablement l'un des projets d'IA les plus difficiles à réaliser ».
Des acteurs IT déjà bien engagés
Plusieurs compagnies sont aujourd’hui engagées dans la bataille des voitures autonomes, Google Waymo bien sûr, mais également Intel ou encore Nvidia du coté des fournisseurs IT. Les constructeurs automobiles comme BMW, Ford, Mercedes, PSA et même Renault-Nissan sont bien sûr au cœur des développements aux cotés des équipementiers Delphi, Faurecia, Bosch et Valeo. Tous les protagonistes citent régulièrement la même date – 2021 – pour la commercialisation des premières voitures équipées de système de navigation autonome de classe 4 (le barème de l’agence fédérale américaine NHTSA, celui de l’OICA en Europe compte 6 échelons allant de 0 à 5). Les systèmes qu’on trouve aujourd’hui chez Mercedes ou Tesla sont de type semi-autonome de niveau 3 (NHTSA) ou 4 (OICA), c’est-à-dire que le véhicule peut assurer un certain nombre de manœuvres comme le valet parking complet, la conduite à basse-vitesse dans les embouteillages en ville et à haute vitesse sur l’autoroute.
De nouveaux débouchés pour Apple
Si Apple arrive sur ce marché, c’est pour trouver de nouveaux débouchés après avoir saturé le segment des terminaux et des apps mobiles et délaissé celui des ordinateurs. Selon une étude du cabinet AT Kearney, le marché de la voiture autonome pourrait représenter environ 515 milliards d’euros à l’horizon 2035. Mais les constructeurs d’automobiles et équipementiers traditionnels ne devraient capter qu’une partie de la valeur de ce marché, puisque de nouveaux entrants comme Intel, Nvidia ou encore Google viendront s’y greffer. La firme de Cupertino, qui a déjà mis un pied dans les automobiles avec sa solution CarPlay, compte bien prélever une part du gâteau en combinant conduite autonome, communication 5G et infodivertissement.