Juste à temps. Alors que le règlement européen sur les services numériques – digital services Act (DSA) - entrera en application ce 25 août, TikTok a décidé de remplir davantage d’obligations au titre de cette loi. Après avoir mis à jour le mois dernier son API de recherche et sa bibliothèque de contenu commercial, elle fournit aujourd’hui un outil pour signaler tout contenu illégal. « Dans les semaines à venir, nous introduirons une option de signalement supplémentaire pour notre communauté européenne (TikTok entend ici les utilisateurs habitant au sein de l’espace économique européen), qui donnera aux gens la possibilité de signaler des contenus qu'ils estiment illégaux, y compris des publicités ». Concrètement, les internautes pourront choisir parmi une liste de catégories telles que le discours haineux, le harcèlement et les délits financiers lors d’un signalement. Un guide doit également être mis à disposition pour aider les internautes à mieux comprendre chaque catégorie.
« Les contenus signalés comme étant illégaux seront d'abord examinés à la lumière de nos lignes directrices communautaires et supprimés globalement s'ils enfreignent les politiques de TikTok. Dans le cas contraire, notre nouvelle équipe de modérateurs et de juristes évaluera s'il enfreint la loi et nous en restreindrons l'accès au seul pays concerné. Nous informerons la personne qui a publié le contenu et celle qui l'a signalé de la décision que nous avons prise et des raisons qui l'ont motivée. Tous deux auront également la possibilité de faire appel d'une décision qu'ils désapprouvent », précise le réseau social dans un communiqué.
Des engagements forcés au titre de la loi sur les services numériques
A ce jour, le réseau social chinois admet utiliser « principalement la modération automatique et des équipes de modérateurs pour identifier et prendre des mesures contre les contenus et les comptes qui enfreignent ces politiques ». En proposant à ses utilisateurs de jouer le jeu du signalement, ces derniers prémâchent le travail des équipes de modérateurs, une stratégie gagnant-gagnant somme toute. Jusqu’à présent, les créateurs sont informés lorsque leur contenu a été supprimé, ou lorsque leur compte a fait l'objet d'une grève ou encore lorsque ce dernier a été banni pour violation de nos lignes directrices communautaires - avec des possibilités d'appel pour les créateurs. On comprend finalement que les utilisateurs, post-signalement, ne sont pas informés de la suite de leur action.
Avec ce que TikTok appelle « l’accord de partage des responsabilités », il compte fournir à l’avenir « des informations sur un éventail plus large de décisions de modération de contenu ». Prenant l’exemple d’une vidéo qui ne peut être recommandée parce qu'elle contient des affirmations non vérifiées concernant une élection qui se déroule encore, le réseau social indique en informer les utilisateurs.
Un brin de transparence sur le système de recommandation
S’il y a bien une chose que nous avons adoptée sans vraiment nous en rendre compte, ce sont les systèmes de recommandations qui font désormais partie de notre vie quotidienne. Pour écouter de la musique, regarder des vidéos, pour nos achats en ligne comme dans les magasins, l’heure est à l’ultra-personnalisation. TikTok a décidé de jouer la carte de la transparence en ce qui concerne le système de recommandation qui alimente le flux For You, au cœur de l'expérience du réseau. Un article est par ailleurs disponible dans le centre d'aide pour que les utilisateurs puissent en savoir plus sur son fonctionnement et sur la manière dont ils peuvent influencer ce qu'ils voient sur leur fil.
Enfin, toujours dans le cadre du DSA, la personnalisation pourra être désactivée si l’utilisateur du réseau social le souhaite. Cela signifie que leurs fils « For You » et « Live » afficheront des vidéos populaires provenant de leur lieu de résidence et du monde entier, plutôt que de leur recommander du contenu en fonction de leurs intérêts personnels. De même, lorsqu'ils utiliseront une recherche non personnalisée, ils verront des résultats composés de contenus populaires de leur région et dans leur langue préférée. Les fils « Suivre » et « Amis » continueront à afficher les créateurs de contenu qu'ils suivent, mais par ordre chronologique et non plus en fonction du profil de l'internaute.
Mieux protéger les plus jeunes utilisateurs
Les adolescents seront également mieux protégés. Si aujourd’hui les comptes des personnes âgées de moins de 16 ans sont définis comme privés par défaut et leur contenu ne peut pas être recommandé dans les flux « Pour vous », TikTok va plus loin dans la protection des plus jeunes. Désormais, les utilisateurs européens âgés de 13 à 17 ans ne verront plus de publicités personnalisées basées sur leurs activités sur TikTok ou en dehors. Les utilisateurs ont déjà le contrôle des publicités qu'ils peuvent voir et ils peuvent activer ou désactiver les publicités personnalisées dans leurs paramètres.