Tibco défie les serveurs d'applications sur le terrain de la SOA
Ce n'est pas tout à fait un outil de virtualisation, pas tout à fait un serveur d'applications, pas tout à fait un outil de grid, mais la nouvelle plate-forme pour SOA (architectures orientées services) que Tibco a lancé hier ressemble fortement à tout cela. ActiveMatrix reprend en effet les principes de ces outils pour les appliquer aux SOA. La plate-forme propose des conteneurs (moteurs d'exécution) au sein desquels déployer le code applicatif, et assure l'ensemble des fonctions de communication et d'administration : intégration, sécurité, gestion des transactions, gouvernance... De cette façon indique Tibco, les entreprises peuvent vraiment se focaliser sur le code métier et laisser le code technique à la plate-forme. « A peine 60% du code des services est consacré à la logique métier, note Stefan Farestam, directeur marketing EMEA. En déchargeant le code technique sur la plate-forme, cela devient plus simple à développer, et ensuite à changer d'implémentation technologique ou de plate-forme. »
Trois composants d'ActiveMatrix sont disponibles. D'abord Service Grid (technologie de conteneurs distribués, communiquant via le bus de Tibco, BusinessWorks), qui peut remplacer des serveurs d'applications J2EE ou .Net, ou bien travailler avec eux (le support direct de C/C++, Ruby et Cobol viendra plus tard), et répartir la charge sur différents serveurs. Vient ensuite Policy Manager, qui applique des règles de gestion aux services et supervise leur exécution. Une partie du code est issue de l'offre d'Amberpoint : « nous avons acheté le code source, et l'avons fusionné avec nos développements », explique Stefan Farestam. Enfin Registry, qui résulte d'un accord de revente avec Systinet (qui appartient désormais à HP), est l'annuaire référençant tous les services.
Une offre intéressante pour les besoins d'architecture distribuée
Pour Marc Boullier, directeur technique du cabinet d'architectes SOA Vistali, et connaisseur de l'offre Tibco, cette offre représente un grand changement, « car il s'agit de concurrencer frontalement les éditeurs de serveurs d'applications ». Pas sur le haut de gamme, où l'on voit mal Tibco défier les offres matures d'un BEA ou d'un IBM. D'ailleurs, Stefan Farestam avoue que tel n'est pas le but, et qu'aucun test de performances n'a été mené. En revanche, avec l'explosion des services, « on pourrait avoir la volonté de faire du downsizing, en diminuant la granularité des moteurs d'exécution », poursuit Marc Boullier. « Si une entreprise a des besoins d'architecture très distribuée, c'est très intéressant. »
Ce type d'offre rencontrera-t-elle son public ? Rappelant que Fabric, l'offre distribuée de WebMethods, « n'a pas vraiment trouvé son public », Marc Boullier pense qu'on ne verra pas de déploiement industriel de ce type avant probablement trois ans.