Profitant de la déconfiture de Blackberry, Nokia et HTC, Sony est revenu dans la cour des grands avec des produits bien pensés et mieux finis. Au premier trimestre 2013, Sony a en effet accédé à la troisième place des ventes de smartphones en Europe de l'Ouest avec 3,2 millions de combinés, derrière les incontournables Samsung (14,3 millions) et Apple (6,2 millions).
Après le Galaxy S4 de Samsung, nous avons pu tester le Sony Xperia Z (575 € environ sans abonnement), un smartphone animé par Google Android 4.1 (lors de notre test la 4.2.2 n'était pas encore disponible), et doté d'un écran d'une diagonale de 5 pouces. Un format XXL donc même si depuis le japonais a présenté à la presse son Xperia Z Ultra doté d'un écran de 6,4 pouces. Mais est-ce encore un smartphone...
Pour revenir au Xperia Z, force est de constater que Sony a fait du chemin depuis la fin de la joint-venture Sony Ericsson. Le produit correspond en effet aux attentes des connaisseurs avec un écran de qualité (Full HD 1080P), une puce 4G/LTE, une ergonomie bien pensée - le bouton on-off sur la tranche droite du mobile vient naturellement se glisser sous le pouce - et un capteur photo de 13 mégapixels. Et cerise sur le gâteau, il résiste à la poussière (IP 55) et aux projections d'eau (certification IP 57).
Un design sobre et réussiÂ
Commençons par le design avant de nous intéresser aux entrailles de ce mobile particulièrement mince et léger, 7,9 mm pour un poids de 146 g. a l'instar des dernières TV, le cadre de l'écran est également très fin, ce qui a contribué à réduire la taille de ce smartphone XXL (139 x 71 x 7,9 mm). Comme chez d'autres constructeurs, Sony a décidé d'explorer d'autres voies qu'Apple pour éviter les foudres judiciaires de la marque californienne (voir l'évolution du design chez Samsung depuis la sortie du Galaxy S2). Sans être très innovant - on a affaire à une brique rectangulaire en polycarbonate noire -, le design est sobre et se distingue de la concurrence. Bien vu, le bouton on-off rond vient naturellement sous le pouce et, après quelques jours, on se demande immédiatement pourquoi certains constructeurs ne reprennent pas cette idée. L'idéal serait en fait une combinaison du bouton sonnerie/vibreur d'Apple et de ce bouton d'allumage sur la tranche droite. Les gauchers n'apprécieront peut-être pas, mais l'idée mérite d'être conservée. Dernier détail, des caches viennent protéger les connecteurs du mobile pour résister aux jets d'eau, à une immersion temporaire (30 minutes jusqu'à 1 mètre) et à la poussière tandis que l'écran en verre trempé est protégé par un film antibris. Seul bémol au quotidien, l'écran conserve les traces de doigts.
Au chapitre technique, ce smarphone repose sur une puce ARM quatre coeurs Snapdragon S4 Pro cadencée à 1,5 GHz combinée à un circuit graphique Adreno 320. La mémoire vive affiche 2 Go et on retrouve les habituelles technologies WiFi, Bluetooth 4.0, A-GPS, 4G/LTE et NFC. On note également la présence d'un lecteur de carte microSD pour étendre les capacités de stockage (16 Go de mémoire interne) et d'une batterie de 2330 mAh.
Un terminal Android particulièrement vif
Le système d'exploitation fourni par Google, Android 4.1, est comme chez beaucoup de constructeurs alourdi par une surcouche maison. On est toutefois loin des extensions Samsung Touchwiz et HTC Sense qui tentent d'effacer Android avec leurs encombrants widgets. Précisons qu'une version stock de cet Xperia Z, c'est-à -dire une mouture Google Edition sans aucun ajout, est attendue aux États-Unis sur le site de vente Google Play. Une initiative bienvenue puisqu'elle permet de profiter immédiatement des mises à jour « over the air » d'Android sans attendre le bon vouloir des constructeurs ou des opérateurs mobiles. Profitons de cet aparté pour indiquer que la mise à jour de la partie logicielle de Sony est particulièrement laborieuse et qu'il est nécessaire de passer par un micro-ordinateur pour télécharger le firmware avant de l'installer.
La prise en mains de ce terminal Android ne dépaysera pas les habitués du système d'exploitation de Google. On retrouve les mêmes astucieux widgets redimensionnables pour afficher les rendez-vous, les messages, la météo ou encore les photos stockées en mémoire. La réactivité est bonne, ce qui n'est pas habituellement le point fort des terminaux Android, et la navigation fluide et très agréable grâce au grand écran. Le capteur photo fait aussi bien que les autres ténors du marché, iPhone 5 ou Lumia 920. Pas de quoi concurrencer un véritable APN mais une qualité largement suffisante pour publier des photos ou imprimer au format 10 x 15. En vidéo, la qualité est également bonne, suffisamment pour dépanner ponctuellement.
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Comme avec les autres mobiles Android, les fonctions téléphonie sont moins ergonomiques que sur un iPhone - la gestion des SMS et des contacts est toujours aussi laborieuse, notamment les favoris - mais le terminal se rattrape pour la navigation web grâce à son écran et son navigateur Chrome. La diagonale de 5 pouces fait vraiment la différence surtout quand on vient d'un iPhone 5. Les pages sont plus lisibles, les vidéos plus agréables, les apps plus éclatantes... Reste que certains points comme la gestion de la mémoire vive - notamment la fermeture des logiciels et services - ou encore le plantage régulier de certaines apps (celle du Monde par exemple) sont encore agaçants. Même avec un utilitaire spécialisé, la fermeture des apps n'est pas toujours assurée, celles propres à Sony, par exemple, reviennent en mémoire.
Autre agacement, le déplacement des icones n'est pas aussi fluide que sur un terminal iOS : il est toujours impossible de déplacer automatiquement une app quand on veut poser une autre app au même endroit sur l'écran. Elles fusionnent dans un dossier alors que c'est une opération si simple sur un smartphone iOS. Google Android progresse chaque trimestre, mais même iOS 6 se montre toujours plus ergonomique au quotidien. Pour déverrouiller l'écran d'un iPhone, il n'est pas nécessaire d'appuyer sur OK après taper son code PIN, alors que c'est toujours indispensable sur Android.
Nonobstant ces quelques points, propres à tous les terminaux Android, l'Xperia Z est un des très bons terminaux du moment, surtout quand on est allergique à Apple. La bonne surprise au final vient de l'autonomie. Avec sa batterie de 2 330 mhA et son écran de 5 pouces, nous nous attendions au pire. En condition normale, avec un peu de web, le check régulier de la messagerie, la géolocalisation et des coups de fil pas trop long, on peut tenir une petite journée mais attention à la soirée sans recharge. La navigation GPS qui exploite intensivement la puce GPS vide la batterie à vitesse grand V (2 h 30). Afin d'optimiser la réserve d'énergie disponible, Sony a ajouté un utilitaire baptisé Stamina qui applique automatiquement certaines règles - comme couper les connexions data (WiFi et 3G/4G) lorsque l'écran est éteint - pour économiser la batterie. Ce mode, qui ne permet de recevoir que des coups de fil et des SMS, rallonge artificiellement l'autonomie en coupant toutes les fonctions essentielles d'un smartphone. Dur d'en arriver là ...
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