Cet article est la deuxième partie du test du Galaxy TabPro S. La première partie de ce test est accessible ici.
Concurrence avec la Surface Pro ?
Même si, selon notre confrère de PCWorld, la tablette Galaxy TabPro S ressemble plus à un iPad Pro, la question de savoir si la tablette modulaire de Samsung est capable de concurrencer la dernière tablette de la gamme Surface Pro de Microsoft se pose toujours. Si l’on considère les dernières technologies ajoutées à la tablette, il est sûr que le magnifique écran Amoled devrait séduire plus d’un utilisateur. Autre avantage en faveur de la TabPro S : elle est moins chère que la Surface Pro 4. Avec son clavier cover, la Galaxy TabPro S coûte 999 euros. Ce qui est relativement bon marché compte tenu de l’écran Amoled qui équipe la tablette. Comparativement, la Surface Pro 4, dont les spécifications sont assez proches, hormis l’écran, coûte le même prix, mais sans clavier vendu en plus (149 euros). A noter que Microsoft propose actuellement une ristourne sur son site web et propose sa tablette à 899 euros ce qui, avec le clavier, fait grimper l'addition à 1049 euros.
Cependant, sur d’autres points qui ont probablement plus d’importance pour l’utilisateur, la TabPro S est en retrait par rapport à la Surface Pro 4. Ainsi, pour les utilisateurs qui ont besoin de performance, les modèles plus haut de gamme de Surface Pro 4 sont tout simplement plus rapides. Ensuite, la Surface Pro 4 est dotée d’un port USB de type A intégré. Enfin, la béquille de la Surface Pro permet d’incliner l’écran dans toutes les positions, ce qui est très appréciable. La tablette de Microsoft est également livrée avec un stylet. Mais pour l’instant, Samsung n'a pas communiqué de prix pour son stylet, qui n’est d’ailleurs pas encore disponible. Dernier point, la luminosité de l’écran de la Surface Pro 4 reste entièrement sous le contrôle de l’utilisateur.
La Galaxy TabPro S offre deux inclinaisons possibles, 65° et 165°. (crédit : Gordon Mah Ung)
Les Performances
Pour un PC deux-en-un ultra fin, sans ventilateur, les performances de la Galaxy TabPro S sont tout à fait honorables pour les tâches qu’il devra accomplir. Selon le test d’encodage Handbrake réalisé par nos confrères de PCWorld, lequel consiste à transcoder un fichier MKV 1080p de 30 Go en fichier MP4 en conservant la valeur par défaut préréglée pour tablette Android, la TabPro S surpasse la Surface Pro 3, plus épaisse et dotée, pourtant, d'un ventilateur. Ce benchmark sollicite tous les cœurs disponibles sur la machine. Et, parce qu'il peut prendre beaucoup de temps, il soumet le processeur à une forte contrainte thermique.
Le processeur m3 de la galaxy TabPro S affiche de bonnes performances malgré une épaisseur très fine de la tablette.
Le processeur Intel Core m3 de la Galaxy TabPro S s’en sort assez bien malgré les 6,3 mm d’épaisseur de la tablette. Dans certains cas, les appareils soumis à ce test lourd réduisent leurs performances. C’est ce qui s’était passé par exemple avec la Surface Pro 3 : au fur et à mesure que le processeur Haswell se réchauffait, les performances de la tablette chutaient. Certains propriétaires de SP3 disent que leurs appareils ne se comportent pas ainsi. Mais, selon nos confrères, ils n’appliquent pas de contraintes aussi lourdes à leurs systèmes. Cela ne veut pas dire que les performances de la Galaxy TabPro S ne sont pas entamées, mais elles restent relativement constantes.
En ce qui concerne les performances graphiques, nos confrères de PCWorld n’ont pas remarqué beaucoup d’écart entre le processeur de la TabPro S et la plupart des puces Core i5 de milieu de gamme, et même certains processeurs Core i7, qui utilisent à peu près le même noyau graphique. Selon eux, les écarts mineurs entre les tablettes Surface Pro de milieu de gamme, la TabPro S, et le X2 Spectre sont dues à des éléments externes. D’un benchmark à l’autre, il y a toujours une légère différence, et des variations dans l’environnement statique ou la température de la pièce au moment du test peuvent jouer légèrement sur les résultats. Le test 3DMark Sky Diver dépend principalement du GPU qui équipe chaque tablette, si bien que les puces Core i5 qui utilisent des noyaux graphiques similaires ne se démarquent pas.
3DMark Sky Diver montre la bonne performance dégagée par les capacités graphiques de la tablette de Samsung.
En conclusion, pour les graphiques intégrés, la TabPro S permet, en revoyant certains paramètres à la baisse, de jouer à Minecraft, mais il ne faut pas espérer faire tourner The Division de Tom Clancy
Étant donné que les ultraportables modulaires ne sont pas destinés au montage vidéo ou au jeu, le test des outils bureautiques est beaucoup plus déterminant. Pour évaluer les performances d'une machine pour le traitement de texte, la messagerie électronique et la navigation Web, nos confrères de PCWorld ont utilisé le test Work Conventional de PCMark 8. Comme prévu, les résultats confirment qu’avec suffisamment de RAM et un SSD adéquat, il est difficile, pour ce genre de tâches, de faire la différence entre un processeur Core m et les processeurs Core i7. Il pourrait y avoir des différences avec une puce plus chère, comme la puce X7 Atom. Mais toutes les tablettes et tous les ordinateurs portables équipés de puces Core offrent une expérience similaire avec la plupart des outils bureautiques. A fortiori, pour les tâches bureautiques, l’utilisateur aura du mal à faire la différence entre une puce m3 et une puce Core i5.
Pour des tâches bureautique ou plus gourmandes en ressources, difficile de voir de vraies différences entre le Core m3 et le Core i5.
L’autonomie de la batterie
Là où la tablette Galaxy TabPro S risque vraiment de surprendre les utilisateurs, c’est sur la vie de la batterie (bien qu'il y ait une mise en garde à ce sujet). Comme nous l’avons expliqué dans la 1ère partie, à la différence des écrans LED classiques, le panneau Amoled n’éclaire pas la totalité de l'écran, notamment, pour afficher du noir, puisque le pixel associé est désactivé. Cela signifie que la consommation d'énergie est plus faible et assure donc une meilleure autonomie de la batterie. À puissance égale, la batterie d’un appareil équipé d’un écran Amoled durera plus longtemps que celle d’un appareil équipé d'un écran LED.
C'est certainement le cas de la Galaxy TabPro S qui fonctionne avec une batterie de 39 watts heure. Pour estimer la durée de vie de la batterie de la TabPro S, nos confrères ont fait tourner en boucle une vidéo 4K avec l’application Films & TV de Windows 10. La TabPro S était à court d’énergie au bout de quasiment neuf heures de lecture. Ce résultat est spectaculaire compte tenu de la taille de la batterie de la tablette de Samsung. Comparativement, la Surface Pro 4 de Microsoft, qui dispose d'un écran IPS traditionnel (mais aussi d’un processeur Core i5 plus gourmand en énergie), a tenu 6 h 30 environ. Le dernier portable XPS 13 de Dell tient aussi la charge près de 9 heures, avec une puce Core i5, mais il est équipé d’une énorme batterie de 57 watts heure. À l’inverse, le fait que la batterie de la TabPro S de Samsung soit aussi performante que celle du XPS 13 de Dell est tout simplement étonnant.
L'autonomie en vidéo de la Samsung Galaxy TabPro S est spectaculaire au regard de la taille de la batterie.
Certes, pour réaliser leur test, nos confrères ont privilégié l’affichage d’une certaine quantité de noir sur l'écran. En effet, la plupart des films sont barrés de deux bandes noires en haut et en bas. Pour afficher ses bandes, l’écran Amoled de la TabPro S ne consomme pas d’énergie. Néanmoins, si le film était affiché sur un écran presque entièrement blanc, la tablette consommerait beaucoup plus d’énergie, sans doute plus qu'un panneau IPS standard. Donc, en fonction de l’usage, la durée de vie de la batterie de la TabPro S peut varier. À l’avenir, étant donné que plus en plus de machines sont dotées d'écrans Amoled, nos testeurs utiliseront plusieurs tests pour évaluer les batteries. Dans l’immédiat, on peut dire avec certitude qu’en terme de consommation, l’écran Amoled bat tous les autres pour la lecture de films.
Conclusion
Au final, la tablette Galaxy TabPro S risque d’avoir du mal à détrôner la Surface Pro, comme certains l’espéraient. Mais, malgré les désagréments du clavier et la mise en veille systématique de l'écran, la petite tablette modulaire de Samsung est impressionnante sur plusieurs points. Et si l’on ne tient pas compte de ces deux faiblesses, notre confrère estime que l’écran Amoled à lui seul justifie l’achat de la TabPro S.
Même si elle n’est pas parfaite, la tablette Galaxy TabPro S de Samsung est très impressionnante. (crédit : Gordon Mah Ung)