Après les aspects design et les benchmarks, notre confrère d’IDG clôt son test de la Surface Pro X de Microsoft en scrutant les performances à la loupe.
Performance : une autonomie très en deçà des 25h annoncées
Qualcomm a fait de l'autonomie de la batterie le principal argument de promotion de ses puces Snapdragon 8cx ou Microsoft SQ1, affirmant même que celles-ci permettaient d’assurer une connectivité quasi permanente. Malheureusement, l'autonomie de la batterie de la Surface Pro X est loin du compte.
Les fabricants demandent avec insistance aux testeurs d’évaluer leurs produits dans les conditions du monde réel et d'éviter les cas d’usages trop synthétiques. Mais ces conditions ne sont pas reproductibles. Les testeurs rappellent aussi qu’ils ne peuvent pas savoir si, ni quand, ni dans quelle mesure, telle mise à jour de Photoshop aura un impact sur les performances d’un matériel. Cela dit, nos confrères testent chaque produit selon des scénarios du monde réel, en s’aidant de benchmarks éprouvés. Dans le cas de la batterie, ils ont adopté quatre approches distinctes : ils ont fait tourner une vidéo 4K en boucle jusqu'à épuisement de la batterie, avec des écouteurs pour l’audio. Leur protocole simule le visionnage pendant un vol transatlantique de films téléchargés sur une machine.
Parce que la Surface Pro X n'a pas de prise casque, ils ont effectué deux tests distincts pour l’audio : l’un avec transmission de l’audio en Bluetooth à un casque compatible ; l’autre avec transmission de l’audio par dongle USB-C vers 3,5 mm. Pour tester la batterie, nos confrères ont utilisé le benchmark PCMark 10 et effectué diverses tâches sur des applications Office et de navigation Web. Ils ont également testé l’usage de la Surface Pro X pendant une journée de travail habituelle, le trajet en métro domicile-bureau, puis au bureau. Pour une tablette ou un ordinateur portable, la durée de vie de la batterie de la Surface Pro X est décente. Mais celle-ci est bien en deçà des « 25 heures » annoncées, même si la taille de la batterie compte et même si la puce SQ1 a été partiellement personnalisée pour optimiser les performances.
Dans le test PCMark10 avec un dongle USB-C, l’autonomie de la Surface Pro X n’a pas atteint les 9 heures. C’est suffisant, mais pas particulièrement impressionnant. (Crédit : Mark Hachman/IDG)
Nos confrères ont considéré que le streaming par dongle offrait la meilleure comparaison avec leurs autres tests. Voici leurs résultats :
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Streamingen Bluetooth : 445 minutes (6 heures 25 minutes).
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Streamingsur dongle USB-C : 521 minutes (8 heures 41 minutes).
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Test batterie duPCMark 10 : 503 minutes (8 heures 23 minutes).
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En situationréelle : 346 minutes (6 heures 46 minutes).
Ce dernier résultat est un peu choquant, selon nos confrères, car ces derniers pensaient que ce serait le test le plus précis pour évaluer l'autonomie de la batterie de la Surface Pro X. Or il reflète simplement l’usage de la tablette pendant une journée normale : notre confrère a marché jusqu’au métro, il a trouvé une place assise, il a utilisé la connexion cellulaire intégrée de la Surface Pro X, il a effectué quelques tâches dans Excel, Word, il a utilisé l'application Mail, et le client Edge intégré. Au bureau, il a continué à utiliser la connexion cellulaire.
Voilà le rapport du service powercfg de Windows quand la Surface Pro X a été utilisée en déplacement. (Crédit : Mark Hachman/IDG)
Il est intéressant de noter que notre confrère avait effectué un test de décharge de batterie la veille au soir et qu’il n'avait pu charger la Surface Pro X qu'à 72 % quand il a quitté son domicile. Et à 12h49, il ne lui restait plus que 4 % d’autonomie, ce qui revenait au total à moins de 7 heures d'utilisation. Une constatation pour le moins difficilement acceptable.
Surface Pro X : quelques problèmes
L’usage quotidien d’une Surface Pro X permet également de voir tout ce qui ne fonctionne pas, et pour certains, tout ce à quoi ils ne voudront échapper, surtout en ce qui concerne les applications. Dans le cas de notre confrère, celui-ci a été contrarié quand, en connectant la Surface Pro X au Surface Dock, il a découvert que le curseur de la souris apparaissait de manière très intermittente. Nos confrères utilisent également un VPN tiers pour se connecter à leur domaine, mais celui-ci a refusé de se connecter soit en cellulaire, soit par Ethernet. L'application Microsoft Movies & TV (que nos confrères utilisent pour leur test de streaming vidéo pour la batterie) démarrait et s'arrêtait sans arrêt, dans une espèce de va-et-vient incessant.
Conclusion : une tablette Surface pas vraiment « Pro »
Après des années de mises à niveau, le nouveau design de la Surface Pro X apparaît bien pensé. Cependant, une fois encore, la compatibilité des applications, les problèmes de performance et les bogues compliquent l'effort de Microsoft. Qualifier la Surface Pro X de « Edgebook » est un peu excessif selon nos confrères, parce que le Surface Pro X fonctionne bien surtout avec Office et d'autres applications Microsoft. Mais elle n’offre pas la fonctionnalité d'un vrai PC. Ce test évoque peu la question du prix : le tarif de 1169,99 € pour le modèle testé n'est pas mal... Mais c'est quand même plus de 250 € de plus que le modèle Core i5/8GB/128GB Microsoft Surface Pro 7 (actuellement à 909,50 € environ sur Fnac.com).
La tablette ThinkPad X1 de Lenovo (3e génération) testée il y a dix-huit mois par nos confrères comportait un écran 13 pouces 2K, un processeur Core de 8e génération, deux ports USB-C Thunderbolt 3, un slot nanoSIM et un stylo et un clavier intégrés. Cette tablette égale ou surpasse en tous points ce que peut offrir la Surface Pro X offre. Le seul point décevant de la tablette ThinkPad X1 concernait l'autonomie de la batterie, que la Surface Pro X surpasse facilement d'environ 90 minutes. Mais l’autonomie offerte par la dernière tablette de Microsoft est loin de répondre aux besoins d’usage quotidien, promesse que Qualcomm avait déjà faite pour d’autres machines antérieures comme le NovaGo d’ Asus et Galaxy Book 2 de Samsung. Il faut espérer que Microsoft s’est demandée quelle raison essentielle poussera les clients à acheter une Surface Pro X. La connectivité permanente, qu’Intel lui-même cherche à faire valoir, n'est pas un argument en soi. Et même si nos confrères n’ont pas testé la Surface Pro 7 de Microsoft, ils seraient tentés de dire que c'est la meilleure tablette de Microsoft. Certainement pas la Surface Pro X et ils se demandent bien pourquoi Microsoft a affublé cette tablette du terme « Pro ».