La Surface Pro 4 de Microsoft, disponible depuis le 26 octobre, reprend les éléments qui ont fait le succès de la Surface Pro 3, et va encore plus loin. En particulier, le gain en performance est très substantiel. Mais, comme le déclare notre confrère de PCWorld qui a testé la Surface Pro 4, les véritables nouveautés se trouvent à l'intérieur de la tablette.
Cependant, malgré ces atouts, il faudra aussi prendre en compte le fait que, depuis le lancement de la Surface Pro 3, l'écosystème de la tablette a considérablement évolué. Des clones de Surface comme la Lenovo Miix 700 et la Vaio Canvas devraient sortir prochainement. Par ailleurs, la famille des Surface Pro 4 s’est élargie avec l’arrivée de la Surface Book. Ce portable deux en un affiche une autonomie bluffante, et permet, en option - très onéreuse - d’ajouter une GPU. Si bien que, comparée à la Surface Book, la Surface Pro 4 semble un peu terne. Néanmoins, la Surface Pro 4 pourra très bien supporter cet ombrage. En effet, elle est dotée de fonctionnalités impressionnantes, ses performances sont excellentes, et l’expérience globale relève la barre des tablettes Windows haut de gamme.
Subtils changements à l'extérieur, grands changements à l'intérieur
Il est facile de confondre la Surface Pro 4 avec la Surface Pro 3, car les deux tablettes de Microsoft sont quasi identiques. La Surface Pro 4 mesure 11,5 x 7,93 x 0,33 pouces. En s’approchant un peu plus, on remarque que Microsoft a réduit la taille du panneau et a augmenté celle de l’écran, passant de 12 pouces en 2160 x 1440 pixels pour la Surface Pro 3 à 12,3 pouces en 2736 x 1824 pixels pour la SP4. À noter que, même avec ces pixels supplémentaires, notre confrère a trouvé l’affichage du texte un peu juste. Il a poussé l’affichage à 175%, au lieu des 150% proposés par défaut. Par ailleurs, Microsoft a accordé un peu plus d’espace au nouveau clavier Type Cover, moins étriqué que celui de la SP3.
La Surface Pro 3 (à gauche) et la Surface Pro 4 (crédit : Rob Schultz)
Mais, cette fois, les vraies différences se trouvent à l’intérieur de la tablette : la Surface Pro 4 intègre un processeur Intel Skylake de sixième génération qui fait bondir les performances 3D par de 81%. Microsoft a également revu la conception de la Surface Pro 4 afin que répartir la dissipation de chaleur sur toute la partie supérieure du panneau arrière et supprimer les points chauds. Les processeurs Core i5 ou Core i7 proposés en option pourront tourner à plein régime, ce qui était impossible avec la SP3.
Reste encore la question du prix. La version de base Core i3 de la Surface Pro 3 coûte 849€ TTC. Comparativement, la version Core M3 de la Surface Pro 4 démarre à 999€. La SP4 prêtée en test par Microsoft à nos confrères de PCWorld comportait un processeur Intel Core i5 avec 8 Go de RAM et un SSD de 256 Go. Ce modèle est commercialisé au prix de 1449 euros TTC. Il faudra débourser jusqu'à 1799€ pour le modèle Core i7 plus haut de gamme. À noter que le Type Cover est en option et qu’il coûte 150€, même si l’on peut considérer que c’est un accessoire indispensable. Microsoft n'a pas parlé d’une éventuelle option 4G/LTE pour la Surface Pro 4, mais on peut penser qu’elle sera offerte plus tard.
La béquille de la Surface Pro 4 est identique, mais plus facile à ajuster. (crédit : Rob Schultz)
La Surface Pro 4 ne bouscule pas les habitudes. Comme sur la SP3, le bouton d'alimentation se trouve toujours en haut à gauche, à côté du bouton de contrôle du volume, il y a toujours un seul port USB 3.0 standard, un connecteur miniDisplayPort, et un lecteur de carte microSD. Elle est également équipée du 802.11ac WiFi et du Bluetooth 4.0. La légère différence de taille fait que la SP4 n’est pas compatible avec le dock de la Surface Pro 3, mais le chargeur semble identique. (À noter que, si le connecteur de la Surface Pro 4 est identique à celui de la Surface Pro 3, le connecteur du dock est plus trapu)
La béquille est quasiment identique : sur la SP3, elle pivote facilement à 30° en mode « scène », puis plus lentement jusqu'à 150° maximum. Comparativement, sur la SP4, la béquille bouge de façon fluide de 0 à 150°. Ce n’est pas forcément un avantage : la charnière SP3 tient la tablette solidement en place, alors que la béquille de la SP4 peut changer de position si l’on passe son temps à taper sur l’écran. Cependant, il est plus facile de choisir l’angle d’inclinaison de la tablette. Les deux tablettes tiennent de façon équivalente sur les genoux.
La Surface Pro 4 (à gauche), dernière tablette de la lignée des Surface. (crédit : Gordon Mah Ung)
Surface Pro 4 : configuration et performance
Même si la sortie de Windows 10 date de plusieurs mois déjà, la Surface Pro 4 est l'une des premières machines livrée en standard avec le nouveau système de Microsoft.
Configuration de la Surface Pro 4 avec le Surface Pen. (crédit : Mark Hachman)
La Surface Pro 4 comme la Surface Book, affichent une série d'écrans de configuration spécifiques qui servent d’introduction à deux nouvelles fonctionnalités : l’assistant numérique Cortana de Microsoft et le nouveau surface Pen (dont nous parlerons plus tard). Le parcours balisé à travers ces écrans de configuration garantit à l’utilisateur qu’il pourra profiter de toutes les optimisations possibles. Ensuite, en validant (ou non) les règles de confidentialité associées à Cortana avant son utilisation, ils servent d’introduction en douceur dans le monde de Microsoft. Et ce monde est assez agréable. Étant donné que Windows 10 est préchargé, la surface Pro 4 n'a pas besoin de bouton hardware. Le bouton virtuel sur l'écran suffit pour lancer le menu Démarrer.
La configuration de Cortana. (crédit : Mark Hachman)
Sans doute, la principale raison qui poussera à l’achat d’une Surface Pro 4, c’est le gain considérable en performances par rapport à la Surface Pro 3. Mais le bénéfice ne saute pourtant pas aux yeux dans les tâches de production courante.
Le test des performances
PCMark Home Conventional donne 6 % de hausse en résolutions natives, et le test PCMark Work Conventional trouve même une légère baisse de 3% en performance. La Surface Pro 3 qui a servi aux tests de PCWorld est dotée d’une puce Core i5-4300 Haswell de 1,9 GHz et de 8 Go de RAM. La Surface Pro 4 passée au lab était dotée d’une puce Core i5-6300U Skylake de 2,4 GHz et 8 Go de RAM. Au passage, il faut rappeler que la résolution en pixels de la SP4 est un peu plus élevée. (crédit : Gordon Mah Ung)
Le lab de PCWorld a constaté qu’entre les deux modèles, le benchmark 3DMark Sky Diver a gagné 32%, et le benchmark Cloud Gate, 36%. Quand nos confrères ont poussé la Surface Pro 3 au maximum, l’écart de performance a fait un bond de 81% déjà mentionnés plus haut. (crédit : Gordon Mah Ung)
Cet écart vient en partie de l'amélioration du système de refroidissement liquide de la Surface Pro 4. Dans le cas de la SP3, la chaleur était canalisée dans un espace situé à l'arrière de la machine, ce qui provoquait un emballement du ventilateur et limitait la vitesse du CPU afin d’éviter une surchauffe. Le nouveau circuit de refroidissement répartit la chaleur sur à peu près toute la surface du panneau arrière. Donc, le panneau arrière est réchauffé uniformément, et la mise en route du ventilateur n’est plus nécessaire. Le test d’encodage Handbrake confirme que la Surface Pro 4 n’a pas hérité des problèmes de chauffe de la SP3.
Cela signifie aussi que la performance de la Surface Pro 4 pour faire tourner Office ne change pas. Mais que les performances sont meilleures pour toutes les applications qui font un usage intensif de la CPU ou des graphiques intégrés, aussi bien les jeux que la simple navigation Internet, et bien sûr les applications 3D.
Voici comment la Surface Pro 4 dissipe la chaleur. (crédit : Sean Ong)
Oui, il est possible de jouer à des jeux : nos confrères ont testé Crysis 2 en 34 images par seconde (1280 x 720, réglages élevés, DX11 off), Dishonored en 30 images par seconde (1600 x 1200), Batman : Arkham Origins en 25 images par seconde seulement (1024x768, toutes options off). Et un grand nombre de jeux moins récents tournent à merveille sur la Surface Pro 4. Autre amélioration : la vitesse du disque : la Surface Pro 4 est considérablement plus rapide. La Surface Pro 3 et la Surface Pro 4 qui ont servi aux tests sont toutes deux dotées d’un SSD de 256 Go. Mais le disque Toshiba qui équipe la SP4 atteint 1578 Mo/s en lecture et 311 Mo/s en écriture avec le benchmark CrystalMark 5, soit près de trois fois la vitesse de lecture de la Surface Pro 3 (552 Mo/s en lecture, et 136 Mo/s en écriture).
L’autonomie de la batterie est un peu décevante. Le test standard MobileMark 2014 basé sur un usage normal d’Office donne une autonomie de 481 minutes (8 heures, 1 minute), contre 519 minutes pour la SP3. Nos confrères précisent qu’ils n’ont pas testé la version Core-m3 de la Surface Pro 4, mais selon eux, elle offre une meilleure autonomie, mais elle est légèrement moins performante. (crédit : Gordon Mah Ung).