Le test logiciel est le parent pauvre de l'activité logiciels en France, sa variable d'ajustement. Il représente 3% d'un marché mondial évalué à 79 milliards d'euros en 2010 par le cabinet Pierre Audoin Consultants (PAC). La France est surtout active dans les tests pour l'informatique scientifique et technique, qui représenteraient 500 millions d'euros en France, un peu moins dans les tests pour l'informatique de gestion.
Cette tendance devrait s'inverser. Au plan mondial, le marché du test logiciel atteindra 100 milliards d'euros en 2014, selon PAC. Un marché en croissance de plus de 5% dans les années à venir dans le monde. La France serait 5 à 7% au dessus de la croissance locale des logiciels et services au cours des prochaines années.
« La qualité logicielle est devenue un vecteur économique »
Il semble que ce retard français soit dû avant tout à des causes historiques ou culturelles, nous sommes avant tout un pays de développeurs. Une fois le projet réalisé, sa validation, les tests fonctionnels et les tests de charge, passent souvent au second plan. La crise, en incitant à tailler dans les coûts, aurait pu amplifier ce retard. Au contraire, une prise de conscience s'opère, la qualité des projets entre en ligne de compte et le test logiciel justifie amplement son investissement. « La qualité logicielle est devenue un vecteur économique » note Arnold Aumasson, directeur au cabinet PAC. « Le coût d'un bug est important, en termes budgétaires come en termes d'image. Nous-mêmes utilisateurs supportons difficilement les « plantages ».
Les acteurs de ce marché devrait donc trouver matière à se développer que ce soit les grands éditeurs mondiaux spécialistes du sujet, ou les SSII voire les « pure players » indépendants. « Un marché porté par deux phénomènes, le rattrapage nécessaire dans les PME et surtout les PMI, le fait qu'on ne soit pas encore aux standards mondiaux de qualité » relève Arnold Aumasson. Cette perspective se retrouve en termes d'emplois. PAC souligne les possibilités nouvelles apportées aux ingénieurs par le test. Le Comité français du test logiciel propose d'ailleurs deux certifications : « fondation » et « avancé » pour des ingénieurs souhaitant se spécialiser.